Page 613 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 613
LES HUILES. 607
dâtre, est très-fluide et ne se congèle qu’à — coup au colza et qui donne une huile ayant
22°. Destinée à l’éclairage, elle n’a pourtant une grande analogie avec les huiles de
qu’une importance locale : on la consomme colza, de chènevis et de caméline.
sur place, comme huile à brûler. Elle sert La navette (Brassica napus) croît natu
également à la fabrication des savons. rellement dans tout le nord de la France ;
La fabrication et le commerce de l’huile mais on ne la cultive industriellement que
de chènevis ont peu d'importance, si on les dans la Hollande, les Flandres, la Norman
compare aux autres huiles de graines. C’est die, la Lorraine et la Franche-Comté. Ses
la Lorraine qui en produit le pics. graines, qui sont plus petites que celles du
Huile de caméline. — La caméline (Ca- colza, ont une saveur un peu âcre et pi
melina sativa) est une crucifère très-robuste, quante. Elles sont oblongues et luisantes.
<pii nous rend le service de remplacer le colza On retire, par l’expression de ces graines,
et le lin, lorsque ces plantes ont péri par le une huile grasse.
froid de l’hiver ou par les inondations tar Les huiles de navette les plus estimées
dives et prolongées. sont celles de Caen. Viennent ensuite celles
La caméline ressemble au lin. C’est par de Rouen, et au troisième rang, celles de la
ticulièrement en Flandre qu’on la cultive, Lorraine et de la Franche-Comté.
pour récolter sa graine. On la rencontre L’huile de navette sert à l’éclairage, a la
également dans les départements du Pas- fabrication des savons, au foulage des étof
de-Calais, de la Somme et du Nord. Elle fes, etc. Elle se vend au même prix que
était cultivée depuis longtemps dans des l’huile de colza. Pour conserver les graines
parties moins septentrionales de la France, de navette dans les greniers, il faut les mêmes
c’est-à-dire dans la Champagne, la Bourgo soins que pour les semences de colza.
gne et la Franche-Comté. Huile de moutarde. — La graine de mou
L’huile de caméline sert à l’éclairage. Elle tarde noire (Sinapis nigra) contient une huile
est inférieure à celle que fournissent le colza fixe, que l’on obtient facilement par l’expres
et la navette, mais elle a moins d’odeur et sion, et qui est bonne, comme les huiles de
brûle avec moins de fumée. Comme elle est colza, de navette et d’œillette, pour l’éclai
très-siccative, on l’emploie pour la peinture. rage et les divers emplois industriels. Mais
Cette huile, que l’on désigne quelquefois comme la graine et la farine de moutarde
sous les noms d’Azzf/e de camomille, huile de intacte trouvent des emplois directs en mé
sésame d’Allemagne, supporte sans se figer decine, on s’occupe rarement d’en extraire
une température de— 15 à— 18 degrés. l’huile ; de sorte que ce produit n’a aucune
Les tiges de la caméline servent à faire importance commerciale.
des balais et à couvrir les habitations. On Huile de palme. — On donne le nom
les utilise aussi comme litière, ou pour d'huile de palme à une huile exotique four
chauffer les fours. nie par la noix de deux palmiers très-voisins
L’huile de caméline brûle avec une l’un de l’autre dans la classification bota
flamme rouge, et donne beaucoup de fumée ; nique : le palmier-cocotier (Cocos nucifera)
mais comme elle se purifie facilement par l’a et Vaveira (Elæis guinæensis').
cide sulfurique, on la mélange souvent, après Quand on exprime le fruit du palmier
l’avoir purifiée, aux autres huiles de graines, cocotier, vulgairement connu sous le nom
pour abaisser leur point de congélation. de noix de coco, on en extrait la moitié de
Huile de navette. — On appelle navette, son poids d’huile. Cette huile est aussi
ou rabette, une plante qui ressemble beau fluide que l’eau, dans les latitudes tropicales,