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542 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
La consommation annuelle de l’eau-de- d’habitants, on fabrique 200,000,000 de litres d’eau-
de-vie, qui sont presque entièrement consommés
vie, à Paris, a été :
dans le pays même. On a calculé qu’en défalquant
les enfants et une grande partie des femmes, la
En 1839, de 8 litres par personne.
En 1834, de 14 — — consommation annuelle de chaque habitant mon
tait à 80 ou 100 litres.
En 1864, de 28 — —
« A Stockholm, d’après Huss, la consommation
quotidienne de l’ouvrier le plus sobre serait (d’un
En 1873, la consommation de la France
demi-litre d’eau-de-vie de pommes de terre.
en alcool, vins, cidres, bières, a donné les « La consommation des liqueurs spiritueuses dans
chiffres suivants : le Royaume-Uni (Angleterre. Écosse, Irlande) suit
une progression non moins rapide.
Vins............................ 28,283,000 hectolitres. « En 1872 elle était de 120,924,823 litres.
Alcool......................... 910,000 — « En 1873 — 257,216,899 —
Cidres........................ 2,382,000 — ce dernier chiffre se décomposant en :
Bières......................... 7,126,250 — Liqueurs spiritueuses indigènes 130,088,254 litres.
— — exotiques. 46,006,067 —
Vins.............................................................. 81,121,668 —
En 1874, Paris a consommé :
Total..................... 257,216,899 litres.
3,213,627 hectolitres de vins en cercles. « En outre, dans cette même année 1874, les ha
15,979 — de vins en bouteilles. bitants du Royaume-Uni ont consommé :
89,687 — d’alcool pur. 4,845,802,289 litres de bière
222,874 — de bière. et environ 83,250,000 litres de cidres et d’imita
6,663 — d’alcool dénaturé. tions anglaises de vins (1). »
103,410 — de cidres, poirés.
Les usages industriels de l’alcool sont
Dans un petit volume sur V Alcool et le aujourd’hui des plus considérables.
tabac publié en 1876, par le docteur Riant, L’e7/zer sulfurique se prépare, comme on
nous trouvons les relevés suivants : l’a vu plus haut, en traitant l’alcool par l’a
cide sulfurique concentré, le chloroforme
« Dans nos villes manufacturières, la consomma en traitant l’alcool par le chlorure de chaux.
tion de l’alcool est énorme. Les usages du chloroforme sont exclusive
« A Amiens, il se boit chaque matin plus 80,000
petits verres de liqueurs enivrantes. ment médicinaux ou pharmaceutiques, mais
« A Rouen, la consommation annuelle d’eau-de- ceux de l’éther sulfurique sont plus variés.
vie a été évaluée à plus de 5 millions de litres. En effet, l’éther sulfurique sert comme dis
« Quand on considère ces chiffres, on n'a plus le
droit de reprocher aux peuples de l’Orient l’abus solvant dans la préparation du collodion des
qu’ils font de l’opium. Les populations de l’Occident tiné aux photographes, et d’agent frigorifique
marchent sur leurs traces, armées d’un poison, dans les machines à fabriquer la glace.
l’alcool, qui ne le cède en rien en énergie et en dé
sastreux effets au narcotique si recherché par les L’alcool sert, en Allemagne, à la fabrica
Chinois. tion des vinaigres. Les vinaigriers français
« Aux États-Unis, l’importation des liqueurs for n’ont pas encore tiré parti de cette source
tes a atteint, en 1874, 8 millions de litres, pour les
quels on a payé 18 millions de francs. d’acide acétique.
« D’autre part, les distillateurs des États-Unis ont Dissolvant parfaitement les résines, l’al
livré, dans l’exercice de 1873-1874, 280 millions de cool est l’agent essentiel de la fabrication des
litres de liqueurs, dont les neuf dixièmes avaient vernis, qui exigent la dissolution de ces ré
été consommés à la fin de 1874.
« Si on ajoute à ces chiffres les quantités si considé sines et l’évaporation rapide du menstrue.
rables de bières et de vins consommées par les Amé Lesverms à l’esprit-de-vin sont préférés aux
ricains, on trouve que ce peuple dépense annuelle vernis à l'essence de térébenthine ou à la
ment au moins 1 milliard 500 millions de francs en
boissons alcooliques.
« En Suède, pour une population de 3 millions (1) In-12. Paris, 1876, pages 34-35.