Page 547 - Merveilles Industrie Tome 4
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L’ALCOOL ET LA DISTILLATION.                              541


           Le kirsch provient de la distillation du jus  mondes, une extension formidable. Ne vou­
         et des noyaux de cerises noires.          lant pas entrer, dans cette Notice, dans des
           Le rack est le produit de la fermenta­  considérations autres que celles qui concer­
         tion du riz.                              nent l’industrie, nous nous bornerons à
           Le genièvre, ou gin, provient de la distil­  faire connaître les chiffres, assez éloquents
         lation des eaux-de-vie de grains ou de fécule,   du reste par eux-mêmes, qui représentent
         mélangées de baies de genièvre.           la consommation annuelle des boissons al­
           L'absinthe provient de la distillation de  cooliques, ainsi que la progression crois­
         l'eau-de-vie avec les sommités d’absinthe et  sante de cette consommation depuis un cer­
         les tiges en feuilles de diverses autres plantes  tain nombre d’années.
         odorantes de la famille des Labiées.        D’après le docteur Jolly, auteur d’un ou­
           Le curaçao est de l’eau-de-vie contenant  vrage plein de faits et de considérations
         une infusion de zeste d’oranges amères.   utiles, Le tabac et l’absinthe (1), la moyenne
           Le whisky est le produit de la fermen­  annuelle de la consommation de l’alcool en
         tation de l’avoine ou de la drèche (malt de  France, a suivi la progression suivante :
         bière épuisé parle brassage).
           Le cassis est le produit de l’infusion des   1° A Paris, elle a été :
         fruits du cassis dans l’eau-de-vie.
                                                   De 1825 à 1830.............................. de 69,071 hectolit.
           Le vermouth est le résultat de la macéra-   De 1831 à 1835..............................  72,315   —
         tion, dans du vin blanc, de diverses plantes   De 1836 à 1840..............................  91,558   —
                                                   De 1841 à 1845...............................  110,772   —
         amères et aromatiques.
                                                   De 1846 à 1850..............................  116,200 —
           Le bitter est une liqueur analogue au ver­  De 1851 à 1854..............................  150,047   —
         mouth.                                    De 1855 à 1860 elle a dépassé  200,000 —
           L'anisette est un mélange d’alcool et d’in­
         fusion des fruits de la badiane, ou anis    2° Dans la F rance entière :
         étoilé.
                                                   En 1788 la consommation était de  168,857 hectolit.
           Le marasquin est l’eau-de-vie provenant   En 1826      —            906,339   -
         de la fermentation des prunes et des pêches.  En 1840    —           1,088,332   —
           On peut ajouter à cette liste les prépara­  En 1846    —           1,475,000   —
                                                   En 1862        —           2,752,000   —
         tions sans nombre et de noms variés à l’in-
         lini : liqueur de la Grande-Chartreuse, béné­
                                                     Nous trouvons dans un mémoire du doc­
         dictine, liqueur de Raspail, etc., etc.
                                                   teur Lunier (2) que les quantités d’alcool
                                                   consommées en France par le commerce
           Dans le vin, le cidre et la bière, l’alcool
                                                   intérieur auraient été :
         résultant de la fermentation, est mêlé à di­
                                                      Du 1er octobre 1873 au 30 septembre 1874
         verses substances sucrées et aromatiques qui
                                                   de 1,091,201 hectolitres;
         atténuent ses effets trop actifs sur nos orga­
                                                      Et dans la période correspondante 1874,
         nes. Mais dans les liqueurs de table, l’alcool
                                                    1875, de 868,944 hectolitres.
         est à peu près pur, sauf le sucre et l’eau,   La consommation de l’absinthe suisse
         de sorte qu’il a des propriétés infiniment
                                                   aurait atteint, dès l’année 1862, le chiffre de
         plus actives, et peut exercer sur l’économie
                                                    75 millions d’hectolitres.
         les plus dangereux effets.
           La consommation de l’eau-de-vie, pour     (1)  1 vol. in-8. Paris, 1875.
                                                     (2) De la production et de la consommation des boissons
         11e parler que de cette seule boisson alcoo­
                                                    alcooliques en France, 1875 (Rulletin de la Société fran­
         lique, a pris aujourd’hui, dans les deux   çaise de tempérance).
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