Page 36 - Merveilles Industrie Tome 4
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LE PAIN ET LES FARINES.                                31


                                                                                                                 les autres. 11 est formé de deux disques  disques. Un de ces disques, fixé sur un axe
                                                                                                                                                           horizontal, tourne dans un sens; l’autre,
                                                                                                                                                           en sens inverse. Une lame de fer très-
                                                                                                                                                           solide est fixée parallèlement et au-dessous
                                                                                                                                                           de 1' axe, de manière à briser les morceaux
                                                                                                                                                           trop volumineux. Les fragments de ma­
                                                                                                                                                           tières sont introduits dans la cage centrale,
                                                                                                                                                           et plus la vitesse donnée aux disques est
                                                                                                                                                           grande, plus la pulvérisation arrive à un
                                                                                                                                                           degré excessif de finesse.
                                                                                                                                                             Dans les moulins à blé qui sont en usage
                                                                                                                                                           depuis des siècles, le grain est écrasé entre
                                                                                                                                                           deux surfaces dont l’une est fixe et l’autre
                                                                                                                                                           mobile ; dans le broyeur Carr appliqué à la
                                                                                                                                                           meunerie, le grain est brisé, divisé, mais
                                                                                                                                                           non écrasé.
                                                                                                                                                             Le broyeur Carr, appliqué à la mouture
                                                                                                                                                           des grains, se compose (fig. 20) d’une sé­
                                                                                                                                                           rie de batteurs formés de barreaux qui
                                                                                                                                                           laissent entre eux des espaces libres, dispo­
                                                                                                                                                           sés cylindriquement sur des plateaux paral­
                                                                                                                                                          lèles, dont les axes sont au centre, et dont
                                                                                                                                                          les extrémités sont rivées au plateau. Ces
                                                                                                                                                          barreaux forment ainsi des rangées cylin­
                                                                                                                                                          driques, auxquelles M. Carr a donné le nom
                                                                                                                                                          de cages. Ces cages sont placées concen­
                                                                                                                                                          triquement les unes par rapport aux autres.
                                                                                                                                                             Les rangées de batteurs, ou cages, au nom­
                                                                                                                                                          bre de dix ou de douze, ont leurs disques
                                                                                                                                                          portés sur deux arbres qui, par le moyen
                                                                                                                                                          d’une courroie croisée et d’une courroie
                                                                                                                                                          ouverte, les font mouvoir, avec une extrême
                                                                                                                                                          rapidité, en sens contraire l’un de l’autre.
                                                                                                                                                             Le blé descend dans la première cage par
                                                                                                                                                          une trémie O (fig. 21) placée au centre des
                                                                                                                                                          disques recouverts d’une enveloppe, et se
                                                                                                                                                          trouve projeté par la force centrifuge, avec
                                                                                                                                                          une vitesse égale, d’abord contre les pre­
                                                                                                                                                          miers batteurs, puis contre les batteurs de
                                                                                                                                                          la deuxièmecage, qui tourne en sens inverse.
                                                                                                                                                          Legrain change alors de direction, pour être
                                                                                                                           Fig. 20. — Le broyeur Carr.    alternativement lancé, de cage en cage,
                                                                                                                                                          jusqu’à ce qu’il arrive, ce qui s’opère en
                                                                                                                  verticaux, garnis de barreaux d’acier, hori­  moins d’une seconde, à la cage la plus éloi­
                                                                                                                  zontaux et perpendiculaires au plan des  gnée. Il sort alors de l’appareil complète-
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