Page 33 - Merveilles Industrie Tome 4
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ou parce qu’ils nuiraient à la panification. toyage ; de sorte que d’un côté on voit s'é
Ces corps étrangers sont des pierres, de la lancer au dehors une foule de corps étran
terre, de petits cailloux ou du sable, des gers, de petites pierres, de graines ava
grains de blé avariés ou des graines étran riées, etc., tandis que de l’autre s’échappe
gères au froment. On débarrasse le grain un nuage de poussière et de détritus de
de blé de tous ces corps étrangers par l’ac toutes sortes emportés parle courant d’air.
tion des cribleurs et des tarares. Ainsi partiellement épuré, le grain passe
De la salle de réception, le grain est élevé, dans un troisième appareil, dit tarare amé
ay moyen d’une noria, ou chaîne à godets, ricain, destiné à le débarrasser des grains de
au sixième étage de l’édifice, G, où doit blé avariés, avortés, qui amoindriraient la
s’accomplir son premier nettoyage. Le mé qualité de la farine. Ici le mécanisme du
canisme moteur qui produit l’ascension du crible cylindrique percé de trous au poin
grain de blé de la salle de réception au çon, se combine encore avec une insuffla
sixième étage G, est le même que celui qui tion d’air, et produit, mais avec plus de
distribue le mouvement aux organes de toute précision, le même effet que dans le premier
l’usine. Ce moteur n’est pas une roue hy système de cribleur. Ainsi se complète l’é
draulique, mais une turbine Fourneyron, T, puration du grain de blé, qui est prêt alors
de la force de 180 chevaux, qui, placée à à être soumis à l’écrasement.
une certaine distance du fond de la rivière, Autrefois le grain de blé était conduit aux
tire le meilleur parti de la puissante chute meules immédiatement au sortir du tarare
d’eau sur laquelle le moulin est établi. américain. Mais, dans tout moulin moderne,
Le nettoyage du grain se fait dans des cri le grain est soumis à une opération parti
bleurs. Dans un premier cribleur, nommé cri- culière qui précède la mouture. On le com
bleur-émotteur, les pierres et les mottes de prime légèrement. Cette pression préalable
terre de gros calibre sont séparées, la largeur facilite l’écrasement du grain qui se fera
des mailles de ce premier crible étant calcu entre les meules. Du sixième étage, G, où
lée dans ce but. En sortant de l’emo/tor, le il a subi le nettoyage que nous venons de
blé descend, par un tube de fer-blanc, dans décrire, le grain descend donc, par un tube
le cribleur proprement dit, qui se compose cylindrique de fer-blanc, ou par un tuyau en
de deux cylindres verticaux en tôle, placés bois à quatre côtés, au deuxième étage, C,
l'un dans l’autre, et dont l’un, l’extérieur, où se trouve l’appareil destiné à la com
est fixe, tandis que l’intérieur tourne vive pression du grain, qui précède le travail de
ment autour de son axe. Un ventilateur, la meule.
composé d’ailettes de fer, est placé à l’ex Cet appareil compresseur se compose de
trémité du cylindre intérieur. Ce cylindre trois cylindres, dont deux tournent en sens
est percé de trous au poinçon, à travers les contraire, laissant entre eux l’intervalle suf
quels s’échappent les corps étrangers. Le fisant pour comprimer légèrement chaque
grain qui ballotte violemment à l’intérieur grain, sans l’écraser. Par-dessus ces deux
de ce cylindre, est nettoyé, gratté par les cylindres, qui sont fixes, un deuxième cylin
aspérités que forment les saillies qu’a déter dre cannelé complète la compression et l’a
minées le percement des trous au poinçon platissement du grain.
dans le métal. Pendant que le grain est En sortant des cylindres compresseurs qu i
ainsi égratigné, râtissé, un violent courant se trouvent au deuxième étage, C, le grain
d air, déterminé par le ventilateur à ailettes, tombe, avec un bruit de grêle, par des tubes
chasse la poussière provenant de ce net en fer-blanc, au rez-de-chaussée, A, où se