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MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


              Les exploitations souterraines, si elles ren­  rités, et armé de dents. Les morceaux d’as­
           contrent d’autres difficultés, sont du moins   phalte introduits entre la noix et la conche,
           à l’abri des intempéries atmosphériques et   sont réduits en poussière entre ces deux or­
           des changements de température.            ganes du moulin. Les parois internes de la
              Le mastic d'asphalte, avons-nous dit, est   conche enveloppent les parois externes de la
            un mélange de poudre d’asphalte et de bi­
            tume. Il faut donc pulvériser l’asphalte.
            Voici le moyen de l’amener à l’état pulvé­
            rulent.
              Trois séries d’opérations sont nécessaires
            pour réduire la roche en fragments de plus
            en plus petits, pour amenuiser, selon une
           vieille et pittoresque expression française, à
           tel point que, projetée dans du bitume en fu­
            sion, elle puisse se mélanger intimement avec
            lui, et former ce mastic d'asphalte qui, coulé
            en pains et emmagasiné, deviendra, en quel­
            que sorte, pour nos grandes villes, du trot­
            toir en réserve.
              On cassait autrefois, au moyen d’une masse,
            les moellons d’asphalte retirés de la mine.
            On a renoncé aujourd’hui à ce procédé pri­
            mitif. Un appareil mécanique, le concasseur,
            a remplacé la main et l’outil.
              Le concasseur est une paire de cylindres
            de fonte armés de dents de fer ou d’acier,
            qui broient la roche en fragments dont la
            grandeur est déterminée par l’écartement des
            cylindres. Cet écartement est réglé de telle
            sorte que. les plus gros morceaux d’asphalte
            provenant de cette première opération soient
                                                        Fig. 279. — Coupe transversale du moulin à broyer
            à peu près de la grosseur d’un œuf.                        l'asplialte.
              Ces fragments sont alors pulvérisés dans
            un moulin à noix ou dans un broyeur du     noix et figurent un tronc de cône vide sup­
            système Carr.                              porté par le bâti du moulin. La conche et la
              Le moulin à noix (fig. 279) est un appa­  noix vont en se rétrécissant de la base au som­
            reil qui sert également pour le broyage du   met. Par conséquent, plus on relève la noix,
            ciment et du plâtre. Ce n’est autre chose   plus sa base se rapproche des paiois internes
            qu’un moulin à café construit surune grande   de la conche, et plus la poudre, obligée de
            échelle.                                   passer par l’espace resté libre entre ces deux
              La partie essentielle du moulin destiné à   surfaces, sortira fine de cet orifice annulaire.
            broyer l’asphalte est une noix conique,      On se sert aussi, pour pulvériser l’asphalte
            garnie de dents, qui se meut dans une conche,   concassé, du broyeur Carr. Cet appareil,
            c’est-à-dire dans l’espace enveloppant la noix,   comme le moulin à noix, ne sert pas exclusi­
            et qui est, comme la noix, creusé d’aspé­  vement pour l'asphalte; il est très-répandu
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