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556 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

Gay-Lussac, est la base de ce curieux sys­ MM. Voisin et Dronier font donc interve­
tème et ce qui l’a rendu pratique. nir à la fois une action électrique et la pro­
Malheureusement, cet appareil ne peut se priété catalytique du platine, pour allumer
porter avec soi. En outre, la mousse de pla­ la mèche d’une lampe à essence de pétrole.
tine perd, au bout de quelque temps, sa pro­ Dans un rapport fait en 1875, à la Société
priété d’enflammer le gaz hydrogène, par d'encouragement, M. Du Moncel a expliqué
suite de la présence des poussières de l’air. Il le mécanisme de ce commode instrument de
faut calciner au rouge l’éponge de platine, à lumière.
Pour comprendre ses effets, il faut se sou­
venir que, lorsqu’un courant électrique passe
d’un conducteur de grande section et de
bonne conductibilité à un conducteur de
faible section et de moindre conductibilité,
il se produit, aux points de jonction de ces
deux conducteurs, des variations dans la
tension électrique qui, en forçant le flux d’é­
lectricité à passer avec la même intensité et
dans le même temps à travers le mauvais
conducteur, lui font développer une plus
grande quantité de chaleur, qui porte à l’in­
candescence le métal quijoint les deux pôles.
En second lieu, il faut considérer que,
d’après la loi de Joule, le maximum de l’ef­
fet calorique ne se produit que quand la
résistance du circuit extérieur où se déve­
loppe la chaleur, est égale à celle du géné­
Fig. 2S3. — Briquet hydro-pneumatique de Gay-Lussac.
rateur électrique, y compris les parties du
la flamme d’une lampe à esprit-de-vin, pour circuit directement en rapport avec lui.
lui rendre sa propriété d’enflammer le gaz Il résulte de ces principes que, si l’on dis­
hydrogène. C’est sans doute une opération pose entre les deux pôles d’une pile conve­
fortsimple, pour unchimiste, que de chauffer nable, une petite spirale de platine dont la
au rouge un fragment de platine à une lampe ' résistance soit moindre que celle de la pile,
à esprit-de-vin; mais allez demander cela au cette spirale, en s’échauffant par le courant,
public ignorant ! pourra déterminer trois actions successives :
Le briquet à gaz hydrogène constituait 1° Un accroissement de sa température,
donc un charmant joujou de physique, mais il par l’augmentation de sa résistance ;
ne pouvait remplacer le briquet à silex. 2° Un effet catalytique sur les vapeurs
On a imaginé tout récemment un briquet combustibles qui enveloppent sa surface;
électrique, que nous ne pouvons nous empê­ 3° Une nouvelle augmentation de sa résis­
cher de signaler, en passant. tance, par suite de cet effet catalytique.
MM. Voisin et Dronier ont modifié le bri­ Or, si la résistance de la spirale de pla­
quet de Gay-Lussac en remplaçant le gaz tine est combinée de manière qu’à la tempé­
hydrogène, qui enflamme la mèche de la rature du rouge-blanc elle représente la ré­
lampe, par un fil de platine rougi au moyen sistance de la pile, l’effet calorifique maxi­
d’un courant électrique. mum sera obtenu, et on pourra observer