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48 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

leurs fort simples; on peut les résumer en cesse, soit par des chutes quotidiennes de
peu de mots. neige nouvelle, soit par les avalanches.
Nous disions plus haut que les glaciers Arrive l’été. Alors, et parla chaleur solaire,
sont des fleuves de glace. C’est pourtant la la température s’élevant, même à ces hau­
neige qui leur donne naissance. Comment teurs, à plusieurs degrés au-dessus de zéro,
donc expliquer cette transformation dans la neige se ramollit et fond en partie.
L’eau provenant de la fusion de la neige,
s’infiltre dans les couches de la neige restée
solide ; cette eau se gèle pendant la nuit,
au sein de la neige, et le tout se change en
une masse granuleuse, composée de petits
glaçons, qui n’adhèrent pas entre eux.
C’est le froid de la nuit qui provoque la
congélation, à l’intérieur de la neige, de l’eau
liquide qui, pendant le jour, s’est infiltrée
dans sa masse. 11 résulte de là que pendant
les deux mois d’été dont jouissent les Alpes,
il y a, chaque jour, fusion d’une couche su­
perficielle de neige par la chaleur solaire,
et, chaque nuit, regel par le froid de l’eau
liquide formée pendant la chaleur du jour.
A la fin de l’été, toutes les neiges de l’hi­
ver se sont transformées en une réunion de
petits glaçons sans adhérence.
Les physiciens suisses ont créé un nom
particulier pour expliquer cet état de la
neige des glaciers : ils l’appellent le névé.
Composé, à la base, de glaçons assez volumi­
Fig. 26. — J. Tyndall. neux, le névé est assez fin dans le voisinage
des neiges éternelles.
l’état physique de l’eau? Voici la théorie Au retour de l’hiver, quand la gelée est
aujourd’hui professée à cet égard. continue, tous les petits glaçons du névé se
Pendant la longue saison des froids, il soudent, c’est-à-dire subissent le phénomène
tombe, au sommet des montagnes qui occu­ du regel, dont nous avons parlé dans ce
pent la région des neiges éternelles, de chapitre. Le poids des neiges nouvelles est
grandes quantités de neige. Ces neiges, sans doute la cause qui détermine l’adhé­
soit que leur poids les entraîne le long rence de ces glaçons. Ce qui est certain,
des pentes, soit que le vent les chasse, c’est que pendant l’hiver tous les glaçons se
s’accumulent dans les dépressions ou les soudent, et que le névé finit par se transfor­
gorges qui résultent de l’accolement de deux mer en une véritable glace, qui est d’abord
ou de plusieurs pics. Elles composent des bulleuse et remplie de cavités, mais qui
masses énormes dans ces espèces de cirques, devient ensuite transparente, avec une teinte
aux parois escarpées. Les neiges se tassent légèrement bleuâtre, qui surpasse en beauté
peu à peu dans le fond des cirques de tout ce que l’imagination peut rêver.
montagnes, car leur masse augmente sans Sans être grand voyageur, j’ai vu dans