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44 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

Fig. 24. — Givre cristallisé sur un carreau de vitre

peu à peu, par la continuation du froid, à ces figures géométriques que la main d’un
l’état solide. Grâce à ce passage tranquille et invisible et divin graveur semble avoir tra­
lent à l’état solide, elle cristallise, comme le cées sur le verre, dérivent, avec une exacti­
font la plupart des corps passant tranquille­ tude mathématique, du prisme hexagonal.
ment de l’état liquide à l’état solide. Ces aiguilles prismatiques forment des étoiles
Le givre qui se dépose contre les vitres, à six branches, et l’angle de leur insertion
n’est donc que de l’eau cristallisée. Ses est toujours de 60 ou de 120°.
formes varient à l’infini, mais le plus sou­
vent ils figurent des feuilles de fougères ou Nous passons à un autre phénomène par­
un rayonnement de branches capricieuse­ ticulier à la glace, phénomène dont la con­
ment inclinées (fig. 24). Mais ne vous y naissance ne date que de nos jours, et qui
trompez pas, la géométrie de la nature se sert à expliquer plusieurs faits naturels :
retrouve au fond de cette apparence de fan­ nous voulons parler du regel de la glace,
taisie ; toutes ces gracieuses arabesques découvert par Faraday et étudié par J. Tyn-
obéissent à des lois rigoureuses. Mesurez dall.
chacun des angles formés par l’insertion des On appelle regel, ou regélation, la pro­
différentes aiguilles de glace sur leur axe, et priété que présente la glace de se souder à
vous trouverez toujours l’angle de 60°, qui elle-même, quand on met en contact deux
caractérise la cristallisation de l’eau, celle de ses surfaces récemment fondues. Il y a,
de la neige comme celle de la glace. Toutes comme nous allons le voir, dans cet effet