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LE BLANCHISSAGE                                 519


       carbonate de soude en proportion calculée   détruit par cette lessive brûlante et rous-
       d’après la capacité du cuvier. Quand le cu­  sâtre qui le lave, paraît incessamment chargé
       vier est plein de linge, on commence par   de toutes les immondices de la masse com­
       faire arriver la dissolution de carbonate de   mune.
       soude, c’est-à-dire la lessive, dans la chambre
       autoclave, et on dirige, au moyen d’un tube,   Ce même système, c’est-à-dire la circula­
       la vapeur,du générateur dans cette chambre.   tion de la lessive par la pression de la va­
       L’eau dissout le carbonate de soude, s’é­  peur, est employé à Paris dans les ménages
       chauffe, entre en ébullition, et sa vapeur,   et chez les blanchisseurs. Elle remplace
       pressant la lessive, la fait monter, par ce   l’ancien procédé du lessivage par le cou­
      tube vertical, dans le cuvier, que l’on a   lage.
       préalablement fermé en faisant descendre    La buanderie domestique, que les quincail­
      le couvercle, au moyen de la chaîne de fer,   liers de Paris fabriquent beaucoup aujour-
      qui permet de l’élever et de l’abaisser à
      volonté. La lessive, arrivant par le tube ver­
      tical , se déverse dans le cuvier par le
      champignon qui termine ce tube, et tra­
      verse de haut en bas tout le linge qui
      remplit le cuvier. Au bout de quelque
      temps, on ouvre un robinet placé en bas
      du cuvier, et la lessive redescend, par son
      poids, dans la chambre autoclave, où elle
      se réchauffe, pour remonter bientôt dans
      le cuvier par la pression de la vapeur.
        Ainsi s’établit une circulation conti­
      nue de la lessive bouillante, qui produit
      une saponification complète de la matière
      grasse.
        Au bout de trois à quatre heures de cir­
      culation de la lessive, l’opération est ter­
      minée. On relève le couvercle, on laisse
      le linge se refroidir, et le lendemain ma­
                                                Fig. 227. — Buanderie domestique, ou appareil pour le
      tin le linge est porté dans l’atelier de sa­
                                                  lessivage par affusion et circulation de la lessive dé­
      vonnage (fig. 228).                         terminées par la pression de la vapeur.
        Le lessivage par circulation de la les­
      sive provoquée par la pression de la va­  d’hui, est une réduction du système que
      peur, tel est donc le système qui est suivi   nous venons de décrire. La figure 227 re­
      dans les lavoirs publics et dans les grands   présente ce petit appareil.
      établissements de Paris, tels que casernes,   K, est un cuvier dans lequel on entasse
      hôpitaux, fabriques, etc. Ce moyen est très-   le linge à blanchir après l’avoir fait trem­
      économique, mais il détériore assez rapide­  per dans l’eau pure, c’est-à-dire essangé.
      ment le linge, la lessive portée à une tempé­  Un double fond en bois, T, percé de trous,
      rature supérieure à 100° arrivant sur le linge   sert à recevoir le linge. Au milieu de ce dou­
      trop brusquement, d’une manière trop peu   ble fond est fixé un tuyau vertical, se termi­
       ménagée. Le linge fin, qui est promptement   nant, à sa partie supérieure, par un cham-
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