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518                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                      caisse est vide et la chute du linge contre les   linge du client, l’aveugle machine a fait
                      parois est occasionnée par son mouvement   de la pâte à papier !
                      de rotation. On donne vingt-cinq tours à la
                      minute, au plus, afin de ne pas produire
                      une force centrifuge capable de retenir le
                      linge appliqué sur les parois de la caisse.           CHAPITRE VIII
                        Machines à savonner. — Le meilleur mode
                                                                PROCÉDÉS ACTUELLEMENT SUIVIS POUR LE BLANCHISSAGE.
                      d’opérer le savonnage est de l’exécuter entre
                                                                  — LA BUANDERIE INDUSTRIELLE ET LA BUANDERIE
                      les mains; mais, ce travail étant très-fati­  DOMESTIQUE.
                      gant, on se sert, avons-nous dit, pour effec­
                      tuer le savonnage, de brosses ou de plan­   Beaucoup d'études, d’expériences, de rap­
                      ches cannelées et de battoirs. Ces moyens   ports administratifs, ont été faits à Paris,
                      usant vite le linge, on a voulu les modifier   pour reconnaître quel est le meilleur des
                      en faisant usage de machines à laver.     appareils de lessivage à adopter dans les
                        La machine de M. Jearrad, une des plus   établissements publics. Un rapport publié
                      anciennes et des meilleures, est formée d’une   en 1860 a résumé ces études. Le système
                      sorte de cuve dans laquelle on introduit le   qui a été définitivement adopté pour les
                      linge avec l’eau de savon. Un oscillateur,   lavoirs publics de Paris et qui fonctionne
                      mû par une manivelle, est placé dans l’axe   aujourd’hui dans presque tous ces éta­
                      de cette cuve. Un encadrement et des bar­  blissements , est celui de René Duvoir,
                      reaux parallèles en bois disposés en râte­  perfectionné par Decoudun et Gay. On
                      lier, constituent cet oscillateur. A la partie   trouve dans la Description des brevets d'in­
                      supérieure de la cuve sont des saillies en   vention, publiée en 1848, et dans le bulle­
                      bois, sur lesquelles bat l’oscillateur ; elles   tin de la Société d'encouragement de 1849,
                      le modèrent dans son mouvement lorsqu’il   la description d’un système de blanchis­
                      n’y a pas de linge. Deux autres râteliers   sage, sous ce titre : Système de MM. Bardel,
                      pareils à l’oscillateur sont mobiles et com­  Laurie et Duvoir, perfectionné par MM. Du-
                      priment le linge qu’on a placé des deux   coudun et Gay, qui peut être considéré
                      côtés de l’oscillateur. Un tuyau situé au   comme le type suivant lequel sont con­
                      fond permet de renouveler l’eau de savon   struits tous les lavoirs publics de la capitale.
                      quand elle est salie.                     Ce système présente quelques différences
                        Toutes les machines à laver ou à savonner   dans les divers établissements, la construc­
                      ont un inconvénient radical : elles agissent   tion de ces appareils étant aujourd’hui dans
                      sur le linge dans toute son étendue, sans   le domaine public, mais il s’éloigne peu de
                      se borner aux parties tachées. Elles frot­  celui que nous allons décrire, et que nous
                      tent les parties propres du linge avec la   représentons dans les figures 228 et 229. Ces
                      même énergie que les taches. On comprend   deux figures reproduisent exactement le la­
                      dès lors combien elles doivent user le    voir de la rue Larrey.
                      linge. Elles ne lui font point de trous, mais   On voit dans la figure 229 (page 521) un cu­
                      quand le blanchisseur le rend, on a le dé­  vier en bois enfoncé en partie dans le sol, et
                      sagrément de le voir se déchirer sous les   dans lequel on entasse le linge, préalable-
                      doigts.                                   menttrempé dans l’eau pure {essangé'). Dans
                        Quand on nettoie les machines à savon­  le sous-sol est installée une chaudière à va­
                      ner ou à laver, on trouve souvent leurs pa­  peur, qui communique avec une chambre
                      rois recouvertes de pâte de papier. Avec le   autoclave, dans laquelle on introduit du
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