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LE BLANCHIMENT. 503
dégorger et on décreuse dans un bain tout ployés en Chine ont été décrits vers le com
pareil. Ensuite on les plonge, pendant un mencement de notre siècle, par Michel de
quart d’heure, dans de l’eau contenant 15 Grubbens.
grammes de cristaux de soude par pièce. On La soie est blanchie chez les Chinois avec
dégorge ces pièces et on les lave dans de l’eau l’infusion d’une espèce de fève blanche par
un peu aiguisée d’acide sulfurique. On ter ticulière au pays, infusion à laquelle on
mine par un lavage à l’eau chaude, par un ajoute de la farine de froment, du sel marin
battage et un rinçage dans l’eau courante. et de l’eau ; à savoir : 5 parties de fèves, 5 de
Avant le tissage, les étoffes de soie ont été sel, 6 de farine et 25 d’eau.
quelquefois blanchies en partie; alors les Après avoir bien lavé les fèves, on les fait
opérations se simplifient. On se borne à les cuire avec de l’eau, dans une chaudière dé
tremper dans l’eau courante, et à les faire couverte, jusqu’à ce qu’elles deviennent assez
bouillir, une heure environ, dans un bain molles pour se laisser écraser entre les
composé de 60 grammes de savon et de 50 doigts. Lorsqu’on a atteint le degré de cuis
grammes de son par chaque pièce de 10 son indiqué, on retire la chaudière du feu,
mètres. On les dégorge à l’eau chaude, à la et on verse les fèves dans de grandes cuves
température de 50 degrés; on termine par plates, de 6 centimètres de hauteur sur 1“,6
un lavage à grande eau et un battage. de diamètre. On en forme une couche de
11 est bon de soufrer légèrement les tissus 5 centimètres environ, et lorsqu’elles sont
de soie qui doivent être imprimés en cou assez refroidies, on les mêle peu à peu avec la
leur tendre. farine. Si la masse devient trop sèche et que
la farine ne s’attache plus aux fèves, on y
Le blanchiment des fils et étoffes de soie ajoute un peu d’eau provenant de la décoc
s’opère à Lyon d’une manière un peu diffé tion. Tout étant bien mêlé, on étend cette
rente de celle qui vient d’être décrite. On pâte pour en former une couche égale, que
blanchit les soies par l’acide sulfureux, l’on introduit dans une boîte munie d’un
après les avoir dégommées et cuites. On couvercle qui ferme exactement. Quand on
opère d’ailleurs le soufrage de la soie s’aperçoit que la masse commençe à se moi
comme celui de la laine. Le soufrage donne sir, et qu’il se dégage de la chaleur, ce qui
un beau blanc à la soie. 11 lui communique arrive après deux ou trois jours, on main
aussi le froufrou , que tout le monde con tient le couvercle un peu soulevé, afin que
naît, et qui est produit par le froissement l'air puisse circuler librement. On recon
de la soie entre les doigts. naît que l’opération marche bien, lorsque
La soie qui doit être moirée n’est pas sou la masse prend une couleur verte. Si, au
frée ; celle employée en bonneterie ne l’est contraire, elle devient noire, il faut aérer
pas non plus. davantage et lever un peu plus le couver
Quand on veut teindre la soie soufrée, il cle. Quand toute la masses est verte et moi-
faut commencer par la désoufrer, en la sie, ce qui a lieu ordinairement au bout de
trempant dans de l’eau chaude. huit à dix jours, en enlève tout à fait le cou
vercle, et on expose pendant quelque temps
On se demande souvent comment on à l’air et au soleil. Toute la masse étant
opère en Chine, pour obtenir les magni fortement endurcie, on la coupe par tran
fiques soies blanches que notre commerce ches, qu’on jette dans une jarre de terre
reçoit de ce pays. cuite; on y ajoute 250 livres d’eau et 50
Les procédés de décreusage de la soie em livres de sel, si l’on a employé 50 livres de