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LE BLANCHIMENT.                                  SOI


        1er. Dans l’intérieur de la chambre, on place   l’acide sulfureux, et on sèche au moyen de
        des perches, à une hauteur de 3 mètres, pour   fourneaux chargés de braise en combustion.
        recevoir les laines humides. Celles-ci sont   Après avoir blanchi la laine par le sou­
        enveloppées d’une toile de coton mouillée,   frage, il faut la désoufrer. Pour cela on la
        afin d’éviter le dépôt du soufre, entraîné   lave à l’eau chaude, après quoi on la trempe
        par volatilisation. Une fois la chambre gar­  dans un bain de savon. On emploie pour
        nie on ferme toutes les issues en les lutant   azurer le carmin ou indigo.
        avec de l’argile, on allume le soufre, et   Un grave inconvénient est inhérent au
        on bouche les ouvertures par lesquelles on   blanchiment de la laine par l’acide sulfu­
        l’a introduit. La quantité de soufre em­  reux ; la laine ainsi traitée jaunit au con­
        ployée est 2 kilogrammes pour 100 kilo­   tact de l’air. M. Pion, d’Elbeuf, a voulu
        grammes de laine. L’acide sulfureux produit  remplacer le soufrage sec par un bain fait
                                                  avec une dissolution de sulfite de soude, que
                                                  l’on décompose par l’acide chlorhydrique.
                                                  Pour que la dissolution du sel et sa décom­
                                                  position s’effectuent lentement, on prend le
                                                  sel en gros cristaux. C’est toujours, comme
                                                  on le voit, l’acide sulfureux qui opère le
                                                  blanchiment de la laine; seulement il est
                                                  dégagé du sulfite par l’acide chlorhydrique,
                                                  et se dissolvant dans l’eau dans laquelle
                                                  plonge l’étoffe de laine, il la décolore. Le
                                                  blanc ainsi obtenu est persistant et d’un bel
                                                  éclat.


                                                    Passons ou blanchiment de la soie en com­
                                                  mençant par les fils en écheveaux.
                                                    Comme les fibres précédemment exami­
                                                  nées, la soie est revêtue d’un enduit 'ou
                                                  d’une espèce de vernis dont il faut la dé­
                                                  barrasser avant de la soumettre aux opéra­
                                                  tions de la teinture. L’eau de savon chaude
                                                  dissout ce vernis. On appelle dégommage et
                                                  décreusage en cuite, les deux opérations qui
        Fig. 220. — Foulard, ou cuve pour dégraisser les étoffes   servent à enlever ce vernis à la soie.
                         de laine.
                                                    Le dégommage consiste à plonger les
                                                  échevaux de soie dans un bain chaud, à une
        dans la chambre, est dissous par l’eau dont   température inférieure à 100 degrés; ce
        la laine, est imbibée et agit comme décolo­  bain contient 30 parties de savon blanc pour
        rant.                                     100 parties de soie. On laisse la soie plongée
          La durée du soufrage varie entre 12 et   dans le bain jusqu’à la disparition du vernis.
        24 heures. Quand il est terminé, on ouvre   Pour cela, on commence par porter l’eau à
        toutes les issues et l’air ne tarde pas à sé­  l’ébullition, puis on abaisse son degré de cha­
        cher la laine. Si l’on est en hiver, on referme   leur en ajoutant un peu d’eau fraîche et en
        les ouvertures après avoir laissé échapper   cessant le feu. On trempe alors les écheveaux
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