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496 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
laisse les toiles plonger ainsi pendant trente sieurs cylindres chauds les toiles dévelop
ou quarante minutes. On change leurs points pées sur toute leur longueur.
de contact on les émerge de nouveau, et on
les dessèche à l’air pendant quelques heures. Les toiles, ainsi amenées au blanc par
Après les avoir dégorgées un peu, on les fait, reçoivent ordinairement un apprêt. On
replace sur le tourniquet, en disposant ce donne l’apprêt en plongeant les toiles dans
lui-ci au-dessus d’un cuvier rempli d’un de l’empois fait avec de l’amidon, de l’alun,
hain d’acide sulfurique étendu d’eau ; on et de l’azur de cobalt ou d’outremer factice.
y plonge les toiles en ayant soin de les On donne ainsi au tissu à la fois la fermeté,
dérouler. On les retire, pour les enrouler la blancheur et la souplesse.
sur le tourniquet, et on les dégorge .pncore. On se serl pour la préparation des apprêts,
Une fois que les toiles blanchies sont rin de fécules, de dextrine blanche, de salep,
cées, on les essore en les pressant entre des gommes arabique et adragante, de
deux rouleaux, ou en les faisant passer dans ! savon, de gélatine, d’acide stéarique, de
X hydro-extracteur de Penzoldt, que nous spermaceti, etc. Pour boucher les vides de
avons représenté plus haut (fig. 214, P- 489). la toile, on mêle souvent aux apprêts de
Dans les fabriques anciennes on se sert la terre à porcelaine ou à faïence, ou bien
encore, pour sécher les toiles, de la ma du plâtre blanc et fin. Mais un simple la
chine appelée panier à salade. vage suffit pour enlever ces poussières.
On donne ce nom à un panier en bois et Dans tous les ateliers une machine parti
en fer, ayant ses fonds extrêmes fermés par culière sert à empeser et à sécher les toiles
deux grilles en fer étamé. Deux divisions par de coton. Une force motrice quelconque
tagent ce panier; on met dans chacune le est appliquée à la manivelle, qui est munie
même nombre de pièces. Un axe supporte d’un pignon engrenant avec la roue dentée
le panier au milieu d’une grande chambre de la machine. Des leviers articulés portent
en bois, munie d’une porte. La machine un poids à la partie inférieure, pour régler
marche par des poulies dont l’une est folle la pression qui se produit entre deux rou
et l’autre fixe ; la vitesse est de 500 à 800 leaux en laiton.
tours par minute. On y laisse séjourner les La cuve à apprêt est portée sur des boulons
pièces pendant 10 à 12 minutes. Un frein fixés à un châssis, afin de pouvoir la soule
en fer, garni d’un demi-cercle en bois, s’a ver ou l’abaisser. Un autre rouleau de
dapte sur la poulie et se serre avec une laiton fait plonger le calicot dans la cuve.
manivelle qui permet d’arrêter le mouve Le calicot sortant de l’empesage, passe
ment à la fin de l’opération. sur cinq tambours creux en cuivre, chauffés
Les essoreuses ont remplacé partout cet à la vapeur et destinés à le sécher. Ensuite
antique engin. les pièces viennent sur dix autres rouleaux
Lorsque l’essorage a été pratiqué, les en cuivre plein, enfin sur deux rouleaux
pièces sont mises à sécher, en les suspendant I de pression dont l’un, l’inférieur, est mû
à des traverses en bois disposées en gril, par la manivelle, à l’aide de poulies et de
au-dessus d’une tour carrée en bois à parois courroies.
ouvertes à jour. Ces derniers cylindres font circuler les
La dessiccation des toiles s’effectue mieux pièces sur les cylindres sécheurs, pour les
encore dans des séchoirs à air chaud, ou sur déposer ensuite sur une table. La vapeur
des cylindres creux en cuivre dans lesquels arrive dans ces cylindres en pénétrant dans
on introduit de la vapeur. On passe sur plu leurs axes creusés à cet effet. Des tuyaux