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LE BLANCHIMENT. 491

dans le tuyau vertical A, c’est-à-dire la les­ ses, etc., etc., telles sont les matières qui sa­
sive, et à retomber en nappe sur les toiles lissent les tissus de coton, de lin ou chanvre,
T, contenues dans le cuvier, C. et que l’opération du blanchiment a pour
Les toiles sont d’abord plongées dans but de faire disparaître, en laissant la fibre
une lessive faible et on les place dans le végétale dans toute son éclatante blan­
cuvier, C, en recouvrant le tout d’une toile cheur.
assujettie par des barres en fer. Lorsque la Les tissus de coton perdent, dans le blan­
chaudière a été remplie aux deux tiers avec chiment, 28 pour 100 de leur poids. 11 y a
de la lessive, on ferme exactement le cu­ 5 pour 100 de matières solubles dans les al­
vier au moyen de son couvercle, et on le calis; le reste est enlevé par le chlore, les
chauffe jusqu’à l’ébullition. La vapeur for­ acides et l’eau. Les tissus de chanvre et de
mée presse sur la lessive et la fait monter lin perdent à peu près le même poids total,
dans le tuyau pour se répandre sur les fils. ily a 18 pour 100 de substances solubles dans
La lessive pénètre ceux-ci, et redescend les alcalis.
pour s’écouler dans la chaudière à travers
les trous. Là, elle s’échauffe et s’élève une Après chaque opération, dans le blan­
deuxième fois, etc... Ainsi s’établit une circu­ chiment des toiles de lin, de chanvre et de
lation continue de la lessive à travers le linge. coton, on fait dégorger à l’eau pure. 11 sera
Après ce lessivage on place les fils dans donc nécessaire, avant de faire connaître la
un bain de chlorure de chaux à 1 ou 2°. série d’opérations qui constituent le blan­
11 faut qu’ils ne séjournent que peu de chiment des toiles, de décrire les moyens
temps dans le bain de chlorure ; on les ou les appareils qui sont en usage pour le
retire, pour les exposer à l’air plusieurs lavage ou le rinçage des toiles.
heures. On les lave ensuite légèrement et on Ces dégorgeages s’opèrent de deux ma­
les plonge dans un bain acide. On les dé­ nières. La plus généralement employée con­
gorge dans l’eau courante, on les étend sur siste simplement à opérer à la main dans
le pré et on achève l’opération en les pas­ l’eau courante. La seconde consiste dans
sant dans un bain d’acide sulfurique étendu l’emploi des machines.
d’eau et marquant seulement 1°. Enfin, on Le lavage à la main opéré dans l’eau
dégorge largement. courante, le plus ancien et le plus simple,
Avec les bons lins, on obtient un blan­ est facilité par différentes dispositions. On
chiment parfait au moyen de deux fortes peut laver dans l’eau courante au moyen de
lessives, de deux autres lessives plus fai­ deux cylindres en bois, entre lesquels on
bles, de trois bains de chlorure, et de trois fait passer la toile. On met ces cylindres
bains acides. au-dessus du courant d’eau; l’un d’eux, le
Blanchiment des toiles de coton, de lin et supérieur, est cannelé, l’autre est uni. Plu­
de chanvre. — Les toiles de coton, celles de sieurs couples de ces cylindres sont dispo­
lin et de chanvre, ont besoin d’opérations sés à la suite les uns des autres. La pièce
plus nombreuses que les fils de mêmes ma­ de toile passe d’abord sous les deux pre­
tières, car elles contiennent un plus grand miers, retombe dans l’eau, repasse sous les
nombre de corps étrangers résultant du tra­ deux cylindres suivants, et ainsi de suite.
vail auquel les toiles ont été soumises dans Les machines à laver proprement dites qui
les ateliers de tissage. De la gélatine, de remplacent le lavage à la main, seul usité
l’albumine, de l’amidon, des savons, des autrefois, sont nombreuses.
matières grasses, des substances résineu­ On fait usage, dans certaines fabriques,