Page 489 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
P. 489
490 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
chlorure de chaux à 2°, puis on les suspend cer dans l’eau courante, tordre ou presser.
à l’air, pour les sécher. Après les avoir un Ces lessivages des fils de chanvre et de
peu lavés dans l’eau courante, on les sou lin se font en Hollande, et en d’autres pays,
met à l’action d’un bain d’acide sulfurique avec la cuve à projection.
étendu d’eau, marquant 4°. Au bout de trois Le cuvier à projection est une invention
heures, on les retire de ce bain, on les de Widmer, de Jouy, perfectionnée par
lave, on les tord et on les passe dans une Descroizilles, Bardel et René Duvoir. Cet
cuve d’eau contenant une légère proportion appareil étant d’un grand usage dans l’in
de bleu de prnsse. L’opération du blanchi dustrie du blanchiment, doit être représenté
ment des fils est alors achevée. et décrit ici.
Quand on veut obtenir le blanc grand Le cuvier à projection (fig. 215), est un
teint, on emploie un bain de savon à la co
lophane après ceux de chlore et d’acide.
Les fils sont séchés pour la dernière fois,
en disposant les pantes sur des barres de
bois dans un lieu bien aéré et recevant la
lumière directe du soleil. Dans la mauvaise
saison, les pantes sont disposées sur des
perches dans un séchoir à air chaud.
Les fils de chanvre et de lin sont plus
longs à blanchir que ceux de coton. On les
fait macérer dans des lessives peu colorées,
qui ont servi une première fois. On les y
tient plongés pendant un ou deux jours. On
opère ensuite un lavage à l’eau courante,
et on tord les pantes, ou, ce qui est préfé
rable, on les presse fortement avec une
presse hydraulique.
Les lessivages s’exécutent avec de la
soude caustique, à 2°, en maintenant les
fils de chanvre à + 45 ou + 55° de tem
pérature, pendant dix heures, et ceux de
lin dans une lessive marquant 1° et demi Fig. 215. — Cuvier à projection pour le lessivage des
fils de chanvre et de lin.
et à -f- 60° du thermomètre.
Tel est le mode de blanchiment des fils grand cuvier ou tonneau de bois, C, dont le
de chanvre et de lin généralement usité en fond est percé de trous. Il repose sur une
France. Mais en Hollande, on opère le blan maçonnerie contenant un foyer, et une
chiment des fils de chanvre et de lin comme chaudière, G, dans laquelle plonge un tube
celui du coton, c’est-à-dire que les lessivages vertical A, ouvert aux deux bouts. Ce tuyau
se font à l’eau bouillante. Chaque lessivage central est en cuivre ; il fait communiquer
prend six ou sept heures ; leur nombre est le haut du cuvier avec la chaudière et
variable. Pour 100 kilogrammes de fils, on amène la lessive dans le cuvier. La pression
emploie 8 ou 9 kilogrammes de sel de soude; de la vapeur d’eau bouillante s’exerçant sur
mais entre chaque lessivage, il faut rin la surface de l’eau, force cette eau à s’élever