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494 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

ver ou de rincer les toiles après les opé­ cuviers en bois, C, C, où l’on place les toiles.
rations qui servent à les blanchir. Exposons La chaudière et le cuvier sont au même ni­
maintenant ces opérations elles-mêmes. veau. La communication est établie entre
M. Girardin, dans ses Leçons élémentaires eux, à la partie supérieure et à la base,
de chimie, donne l’énumération suivante au’moyen de conduits horizontaux r, r . On
des opérations qui composent le blanchi­ peut vider les cuviers par une bonde située
ment des toiles de coton: à leur base.
1° Débouillage à la chaux (3,000 litres On place les toiles dans le cuvier, on
d’eau, 100 kilogrammes de chaux vive) ; ajoute la lessive au même niveau, sa sur­
2° Bain d’acide chlorhydrique à 1° 1/2 ; face devant affleurer l’orifice du tube supé­
3° Lessive carbonatée à 1° 1/2, pendant rieur. La chaudière et le cuvier sont fermés
14 à 18 heures ; hermétiquement et on chauffe. Le liquide
4° Lessive carbonatée avec addition de sa­ bouillant passe dans le tuyau supérieur, se
von, de résine ; répand sur les toiles et renvoie une quantité
5° Bain de chlorure de chaux; égale de lessive par le tuyau inférieur, qui
6° Bain d’acide chlorhydrique ; va se réchauffer dans la chaudière. Il y a
7“ Dégorgeage parfait ; ainsi un mouvement continu du liquide qui
La série de ces manipulations se termine favorise beaucoup l’action de la lessive.
par le passage à l’amidon avec bleu azuré ou
outremer. On sèche au cylindre ou on ca­ A propos de l’importante opération du
landre. lessivage des calicots, nous ne pouvons nous
Un mot sur chacune de ces opérations. dispenser de signaler un nouveau procédé
Le débouillage à la chaux consiste à faire de lessivage dû à deux Américains, MM.
bouillir le tissu avec de l’eau et de la chaux Wright et Freemann, qui est mis surtout
caustique, pendant environ 12 heures. On en usage pour les toiles destinées à l’im­
se sert de chaudières en cuivre, de forme pression.
ovoïde, autoclaves, c’est-à-dire fermées de Les trois lessivages, qui durent trois fois
toutes parts, dans lesquelles on porte la 6 heures ou 18 heures, et qui succèdent
pression de la vapeur à 2 ou 3 atmosphères. au débouillage à la chaux et au passage à l’a­
Ces chaudières sonl assez vastes pour con­ cide, sont remplacés par deux lessivages ou
tenir 2,000 mètres de calicot. 11 est né­ même un seul, fait à une température plus
cessaire d’opérer en vases clos, parce que la haute que celle ordinairement employée.
fibre végétale peut supporter l’action de la Les pièces de toile sont encuvées dans une
chaux caustique à la température de 100°, chaudière en fonte bien fermée. Le bain
mais ne supporterait pas sans s’altérer cette alcalin qu’on y introduit est composé de
même influence en présence de l’air. carbonate de soude; ensuite on y fait arri­
L’ébullition dans le lait de chaux ne se ver la vapeur sous une pression de 5 ou
fait pas pour les mousselines et les tissus 6 atmosphères. Le liquide ainsi pressé tra­
légers. verse aussitôt les pièces et vient se rendre
Le lessivage des toiles sortant des cuves à dans un réservoir. On produit un vide par­
débouillage s’opère en France dans le cuvier tiel en condensant la vapeur au moyen de
à projection que nous avons représenté plus l’eau froide ; il en résulte que le bain du
haut (fig. 215) ou dans la cuve à circulation. réservoir remonte dans la chaudière. Une
Ce dernier appareil (fig. 218) se compose autre injection de vapeur la chasse de nou­
d’une chaudière en fonte II, et d’un ou deux veau, et la circulation se fait ainsi durant