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LE BLANCHISSAGE. 505

encore détériorer sa blancheur. Toutes ces Autant que possible, on doit enlever les
impuretés doivent être enlevées par le blan­ taches lorsqu’elles sont fraîches ; le traite­
chissage. ment des vieilles taches présentant toujours
On peutenlever les matières albumineuses plus de difficultés.
ou gommeuses par des lavages à l’eau chaude ;
mais les matières grasses ne peuvent dispa­ La malpropreté du linge provient, nous
raître qu’en employant des agents propres l’avons dit, de matières grasses, gom­
à les rendre solubles dans l’eau, tels que le meuses et albumineuses. On conçoit que,
savon et les lessives alcalines. conservé en cet état, le linge puisse être
Quant aux taches, l’encre, la rouille, etc., une cause d’insalubrité, par les exhalai­
elles exigent un autre traitement. sons que produisent les matières végétales
En général, V enlèvement des taches doit et animales qui le souillent. 11 serait, d’ail­
précéder le savonnage et suivre le lessivage. leurs, sujet à éprouver des altérations, par
Les taches d’encre s’enlèvent avec le sel suite d’une fermentation, plus ou moins
d’oseille, qui est un oxalate acide de po­ putride.
tasse, lequel décompose le gallate de fer in­ La chaleur favorise singulièrement l’alté­
soluble qui constitue l’encre, et le change ration du linge sale ; en outre, les rats et les
en oxalate de peroxyde de fer, soluble souris viennent le ronger plus volontiers que
dans l’eau, que le lavage à l’eau fait dispa­ quand il est blanc. 11 y a, d’ailleurs, un au­
raître. tre inconvénient à l’entassement trop con­
Avec l’acide sulfurique très-étendu et sidérable et trop prolongé du linge sale.
n’ayant que l’acidité de la limonade, on fait Les huiles, les graisses qui le tachent, ab­
disparaître les taches de rouille: il se forme sorbent peu à peu l’oxygène de l’air. Cette
un sulfate de fer, soluble dans l’eau. Il faut absorption se fait avec lenteur, mais quel­
ensuite laver la partie où était la tache après quefois, et sans que l’on puisse bien en ex­
sa disparition. pliquer la cause, l’absorption de l’oxygène
On se sert d’essence de térébenthine pour se fait avec un dégagement de chaleur assez
enlever les taches de peinture. considérable pour que l’inflammation du
L’eau de Javelle employée avec discrétion linge en soit la suite. Il arrive quelquefois
réussit assez bien pour dissoudre les sub­ que le linge servant aux lampistes pour
stances qui forment les taches de fruits. nettoyer leurs lampes, et qui est néces­
Après l’action du chlorure, il faut laver lar­ sairement imprégné d’huile, absorbe assez
gement la place. promptement l’oxygène de l’air pour s’en­
On sait qu’en photographie, on emploie flammer spontanément. Tel incendie d’un
beaucoup d’azotate d’argent, et que de nom­ atelier ou d’un théâtre, dont on n’avait pu
breuses taches de ce sel, soit sur la main, découvrir la cause, ne peut s’expliquer que
soit sur le linge, sont la suite de cet emploi. par une combustion spontanée du linge dans
C’est le cyanure de potassium, poison très- la lampiste rie.
violent, qui sert à enlever ces sortes de ta­ Thénard racontait, dans ses cours, que, se
ches. On peut remplacer ce corps par une trouvant un jour chez un peintre, il vit une
dissolution d’iodure de potassium à laquelle boulette de coton dont le peintre venait de
on a ajouté un peu d’iode. La tache est en­ se servir pour essuyer son tableau, et qu’il
suite lavée à l’hyposulfite de soude con­ jetait loin de lui, s’embraser pendant son
centré ; on n’a plus qu’à rincer avec de court passage à travers l’air. Les pharma­
l’eau. ciens préparent onguent populeum en fai-
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