Page 368 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
P. 368

366                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                      dans le meilleur état, un rendemement égal   calée sur un arbre intermédiaire supporté
                      à celui que donnent aujourd’hui les trois  .également par le bâti, et garni d’un pignon
                      premières grandes roues qui ne dépensent   qui commande une roue dentée fixée sur
                      pas la moitié de la force disponible.     un arbre.
                        Ces roues sont, en effet, exécutées dans   Cet arbre est supporté par de petites con­
                      d’excellentes conditions. Au lieu de fonc­  soles unies au bâti, et repose, par ses extré­
                      tionner, comme les anciennes, par le simple   mités prolongées dans toute la longueur de
                      courant de l’eau, elles sont emboîtées à   la vanne, sur des petits supports fixés au sol.
                      leur partie supérieure dans un coursier cir­  Deux pignons sont clavetés vers ses extré­
                      culaire.                                  mités et engrènent avec des crémaillères
                        Le bâtiment dans lequel se trouve tout le   attachées à la vanne, de telle sorte que,
                      système, contient six grandes roues, et par   lorsqu’on agit sur la manivelle du treuil, on
                      conséquent, six mécanismes semblables.    communique à cette vanne un mouvement
                        Chaque roue se compose de 64 aubes      ascensionnel ou descensionnel, suivant le
                      planes, formées de fortes planches en bois   sens de rotation, et cela très-lentement, par
                      d’orme, assemblées entre elles et fixées par   suite des rapports qui existent entre les
                      des équerres en fer, à deux rangées de cou­  engrenages de la transmission.
                      ronnes concentriques, au nombre de quatre   Pour éviter que des matières solides,
                      sur la largeur, qui opèrent la réunion de   entraînées par le courant de la Seine, arri­
                      toutes les aubes. Elles sont en outre reliées   vent sous les roues, un large grillage de
                      à la circonférence extérieure et aux deux   fer est placé en travers du canal d’arrivée.
                      bouts par des boulons à écrous; 32 aubes    Les pompes réalisent le meilleur emploi
                      ont 4m,50 de longueur sur 3 mètres de lar­  de la force du courant, et c’est là une des
                      geur, tandis que les 32 autres n’ont, avec   meilleures dispositions imaginées parM. Du-
                      la même longueur, que 2m,40 de largeur.   frayer, l’habile ingénieur à qui l’on doit
                        L’arbre de transmission repose sur deux   la reconstruction de la machine que nous
                      larges paliers fixés sur une plaque de fon­  décrivons.
                      dation en fonte, solidement attachée au sol   Chaque roue met en jeu quatre pompes
                      au moyen de boulons de scellement.        horizontales à piston plongeur à simple
                        Les vannes, pour une largeur de roue    effet. Ces pompes se composent chacune
                      aussi considérable, sont forcément d’un   d’un cylindre en fonte, de 0m,45 de dia­
                      grand poids. Pour réduire ce poids autant   mètre extérieur fixé dans un bâti de fonte.
                      que possible, tout en conservant la force de   Ce dernier, formé de deux flasques fondues
                      résistance nécessaire à l’effort qu’elles ont à   avec des nervures qui les relient entre elles,
                      supporter, ces vannes ont été exécutées en   est boulonné solidement au sol et assemblé
                      forte tôle avec des cloisons ou nervures.   par de forts boulons avec la plaque de fon­
                      Pour les déplacer dans leurs guides laté­  dation sur laquelle est fixé le palier corres­
                      raux inclinés, un mécanisme spécial est   pondant de l’arbre de la roue.
                      disposé sur le plancher au-dessus de chacune   Le bâti de la pompe placée de l’autre
                      d’elles.                                  côté, dans le même axe, étant également
                        Le mécanisme servant à la manœuvre des   relié à cette plaque, l’ensemble d’un double
                      vannes est un treuil composé d’un bâti en  jeu de pompe se trouve ainsi solidaire, et pré­
                      fonte réuni par des entre-toises et muni d’un   sente par suite toute la solidité nécessaire.
                      arbre à manivelle, sur lequel est fixé un   Dans ce corps de pompe se meut un long
                      pignon. Celui-ci engrène avec une roue    piston creux en fonte, ajusté à frottement
   363   364   365   366   367   368   369   370   371   372   373