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366 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
dans le meilleur état, un rendemement égal calée sur un arbre intermédiaire supporté
à celui que donnent aujourd’hui les trois .également par le bâti, et garni d’un pignon
premières grandes roues qui ne dépensent qui commande une roue dentée fixée sur
pas la moitié de la force disponible. un arbre.
Ces roues sont, en effet, exécutées dans Cet arbre est supporté par de petites con
d’excellentes conditions. Au lieu de fonc soles unies au bâti, et repose, par ses extré
tionner, comme les anciennes, par le simple mités prolongées dans toute la longueur de
courant de l’eau, elles sont emboîtées à la vanne, sur des petits supports fixés au sol.
leur partie supérieure dans un coursier cir Deux pignons sont clavetés vers ses extré
culaire. mités et engrènent avec des crémaillères
Le bâtiment dans lequel se trouve tout le attachées à la vanne, de telle sorte que,
système, contient six grandes roues, et par lorsqu’on agit sur la manivelle du treuil, on
conséquent, six mécanismes semblables. communique à cette vanne un mouvement
Chaque roue se compose de 64 aubes ascensionnel ou descensionnel, suivant le
planes, formées de fortes planches en bois sens de rotation, et cela très-lentement, par
d’orme, assemblées entre elles et fixées par suite des rapports qui existent entre les
des équerres en fer, à deux rangées de cou engrenages de la transmission.
ronnes concentriques, au nombre de quatre Pour éviter que des matières solides,
sur la largeur, qui opèrent la réunion de entraînées par le courant de la Seine, arri
toutes les aubes. Elles sont en outre reliées vent sous les roues, un large grillage de
à la circonférence extérieure et aux deux fer est placé en travers du canal d’arrivée.
bouts par des boulons à écrous; 32 aubes Les pompes réalisent le meilleur emploi
ont 4m,50 de longueur sur 3 mètres de lar de la force du courant, et c’est là une des
geur, tandis que les 32 autres n’ont, avec meilleures dispositions imaginées parM. Du-
la même longueur, que 2m,40 de largeur. frayer, l’habile ingénieur à qui l’on doit
L’arbre de transmission repose sur deux la reconstruction de la machine que nous
larges paliers fixés sur une plaque de fon décrivons.
dation en fonte, solidement attachée au sol Chaque roue met en jeu quatre pompes
au moyen de boulons de scellement. horizontales à piston plongeur à simple
Les vannes, pour une largeur de roue effet. Ces pompes se composent chacune
aussi considérable, sont forcément d’un d’un cylindre en fonte, de 0m,45 de dia
grand poids. Pour réduire ce poids autant mètre extérieur fixé dans un bâti de fonte.
que possible, tout en conservant la force de Ce dernier, formé de deux flasques fondues
résistance nécessaire à l’effort qu’elles ont à avec des nervures qui les relient entre elles,
supporter, ces vannes ont été exécutées en est boulonné solidement au sol et assemblé
forte tôle avec des cloisons ou nervures. par de forts boulons avec la plaque de fon
Pour les déplacer dans leurs guides laté dation sur laquelle est fixé le palier corres
raux inclinés, un mécanisme spécial est pondant de l’arbre de la roue.
disposé sur le plancher au-dessus de chacune Le bâti de la pompe placée de l’autre
d’elles. côté, dans le même axe, étant également
Le mécanisme servant à la manœuvre des relié à cette plaque, l’ensemble d’un double
vannes est un treuil composé d’un bâti en jeu de pompe se trouve ainsi solidaire, et pré
fonte réuni par des entre-toises et muni d’un sente par suite toute la solidité nécessaire.
arbre à manivelle, sur lequel est fixé un Dans ce corps de pompe se meut un long
pignon. Celui-ci engrène avec une roue piston creux en fonte, ajusté à frottement