Page 333 - Les merveilles de l'industrie T3 Web

INDUSTRIE DE L’EAU. 33Î

{es peupliers et les saules, forment, à l’en­ très-resserré du fond de la vallée; elle fai­
trée, un berceau presque impénétrable, au­ sait autrefois, dès son origine, tourner un
tour duquel les viornes et les clématites en­ moulin, aujourd’hui au repos. Une - partie
trelacent leurs touffes délicates. Là se cache de l’eau tombe dans le lit de la petite ri­
la première source, dont l’eau pure et déli­ vière par l’ancien chenal du moulin; le
cieuse au goût, sortant d’une grotte natu­ reste se perd à travers les fissures des
relle, coule sur un lit de silex et de craie, murs, et va se rendre au même lit, par un
pour se rendre ensuite dans la rivière de ravin profond, pavé d’énormes débris de
la Vanne. L’urne de cette fontaine solitaire pierre meulière.
est entourée de cressons gigantesques, de D’après l’analyse chimique, dont les ré­
vigoureux cnicius et d’épilobes. Nous avons sultats seront rapportés plus loin, l’eau de
trouvé l’eau de cette source à la tempéra­ la Dhuis est un peu plus calcaire que l’eau
ture de -f- 11°, 1, la température de l’air de la Seine. Mais ce qui montre qu’elle
étant de -|- 22°. Elle marque 17°,6 à l’hy- sera peu incrustante pour l’aqueduc, c’est
drotimètre, et peut fournir 20,000 mètres que la roue du moulin de Pargny qu’elle
cubes par vingt-quatre heures. met en action, n’est nullement recouverte
A deux cents pas de cette source, est une de dépôts terreux, comme il arrive, dans
seconde, puis une troisième, toutes sem­ ce cas, pour les eaux des sources très-cal­
blables par leurs qualités à la première ; caires.
elles se. rendent toutes les trois dans la Cette eau, qui sort des argiles à meulière,
Vanne, en suivant le flanc gauche de la dont on voit les blocs disséminés tout au­
vallée, et formant un petit cours d’eau qui tour, à fleur du sol, est d’une limpidité
n’est utilisé sur aucun point de son parcours. parfaite ; sa température, en été, se main­
tient à 11°; aussi l’extérieur des vases se re­
Passons aux sources de la Dhuis. couvre-t-il, en été, d’une forte buée dès
Pour visiter ces sources, il faut prendre qu’ils en sont remplis. Elle est excellente
le chemin de fer de l’Est jusqu’à Château- au goût, quoique inférieure, sous ce rap­
Thierry; arrivé là, monter en voiture et port, aux admirables eaux de la Vanne.
suivre la vallée de la Marne par l’ancienne Les jolies sources de Montmort, que la
route de Metz. C’est une route pittoresque, ville de Paris a achetées, sont situées à
entourée d’une luxuriante verdure, due à 25 kilomètres de la précédente. Elles
l’influence de nombreuses petites sources sortent aussi des argiles à meulière. Tout
qui sortent de l’argile plastique .et courent le long de la vallée coulent, d’ailleurs,
aux bords du chemin. A Mezy, on aban­ de nombreuses sources plus abondantes, et
donne l’ancienne route de Metz, et l’on en­ qu’il serait facile de réunir à celles de la
tre dans la vallée du Surmelin, que l’on Dhuis.
suit, par un chemin frais et ombragé, jus­ Voici la composition de l’eau de la Dhuis,
qu’au village de Condé. Ici commence la d’après l’analyse qui en a été faite par
vallée de la Dhuis, petite rivière qui forme M. Poggiale :
un des affluents du Surmelin.
GAZ POUR 1,000 LITRES D’EAU.
En laissant à gauche le village de Pargny,
Acide carbonique libre, ou prove­
qui s’élève en amphithéâtre au bord de la
nant des bicarbonates............... 29,46 cent. cub.
vallée, on arrive à la source de la Dhuis. Azoté............................................... 14,78
aujourd’hui propriété de la ville de Paris, Oxygène........................................ 5,00
Cette source s’échappe de terre dans un point Total..................... 49,24 cent. cub.