Page 317 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
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INDUSTRIE DE L’EAU. 315
La pompe de la Samaritaine avait été, Pendant les sécheresses extraordinaires
jusqu’à la révolution de 1789, affectée spé de ces dernières années, le produit mini
cialement à l’alimentation des châteaux mum des sources de Rungis a été :
rovaux. Celles du pont Notre-Dame, au
En 1837, de................. 305 mètres cubes.
contraire, n’ont jamais eu, depuis leur éta
— 1858, de........... . 432
blissement , d’autre destination que le ser
— 1859, de................. 240
vice public.
Le travail de ces machines était extrême Pompes à feu de Cliaillot et du Gros-Cail
ment irrégulier. lou. — Les pompes à feu de Chaillot, cons
Dans les derniers temps, on avait régu truites par les frères Périer en 1782, ont
larisé le service des pompes Notre-Dame au cessé démarcher, l’une le 7 août 1851, l’au
moyen d’un entretien rigoureux, et par le tre le 3 novembre 1853. Ces machines,
secours d’un barrage à poutrelles établi sur pendant toute leur durée, furent mainte
le pont, en 1837. Mais on n’avait conservé nues dans leur état primitif, avec chaudiè
qu’un seul établissement ; encore ne faisait- res à tombeau, à fond plat. Les cylindres
on marcher que la moitié environ des corps étaient à simple effet, suivant le système de
de pompe. Le produit de l'année 1857 varia Newcomcn. Elles brûlaient énormément de
de 980 à 1,800 mètres cubes par 24 heures. charbon (de 5 à 6 kilogrammes par heure
Eaux d’Arcueil. —Avant le dix-neuvième et par force de cheval), et n’ont jamais pro
siècle, le bureau de la ville se contentait de duit la quantité de travail annoncée par les
visiter, une fois par an, les aqueducs des frères Périer, qui avaient promis 13,300 mè
Prés.-Saint-Gervais, de Belleville et d’Ar tres cubes par 24 heures. Au commence
cueil; on faisait de temps en temps un jau ment du dix-neuvième siècle, on comptait
geage, d’où l’on concluait le volume d’eau leur produit pour 4,132 mètres cubes par
dont le bureau de la ville pouvait disposer. 24 heures. En 1852, le produit minimum
Aujourd'hui les eaux de différentes prove quotidien était de 4,300 mètres cubes, et le
nances sont jaugées tous les quinze jours, maximum de 333 pouces, ou de 6,400 mè
et l’on a bien vite reconnu, au moyen de tres cubes par 24 heures.
ces observations régulières, que les produits Nouvelles machines de Chaillot. — Les
des aqueducs étaient très-variables au mo machines de Chaillot et du Gros-Caillou
ment des basses eaux, suivant l’intensité de étaient depuis longtemps dans un état qui
la sécheresse. contrastait avec les progrès de la science.
On a vu ci-dessus qu’après l’établissement Non-seulement elles brûlaient beaucoup
de l’aqueduc d’Arcueil, le produit des sour trop de charbon, mais encore elles man
ces de Rungis était évalué à environ 50 pou quaient de puissance, et le volume d’eau
ces (960 mètres cubes par 24 heures), dont qu’elles pouvaient élever n’était plus en
38 pouces appartenaient au roi et 12 à la rapport avec les besoins de Paris. Un projet
ville. Après de nouvelles recherches, entre de machines nouvelles fut donc dressé par
prises en 1651, le débit des eaux se trouva les ingénieurs du service municipal, et les
augmenté de 42 pouces et porté ainsi à travaux furent adjugés, le 8 octobre 1851.
74 pouces. Mais il s’en faut beaucoup que à l’usine du Creusot.
ce chiffre représente le débit minimum des Le nouvel établissement hydraulique de
sources actuelles. En 1806, on ne comptait la ville fut maintenu dans l’emplacement
le produit des sources de Rungis que pour des anciennes pompes à feu de Chaillot.
952 mètres cubes. Ce fut une grande faute, caron condamnait