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314                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                    achèvement complet ; total : plus de 23   pes à feu de Chaillot, du Gros-Caillou et
                    millions. En amenant les eaux à couvert, il   du quai d’Austerlitz;
                    serait resté une somme plus que suffisante   5° Celles du canal de l’Ourcq.
                    pour élevez avec des machines l’eau néces­  Eaux des Prés-Saint-Gervais et de Belle-
                    saire à l’alimentation des canaux Saint-Denis   ville. — Les eaux de Belleville et des Prés-
                    et Saint-Martin.                          Saint-Gervais qui, jusqu’au commencement
                      Le canal de l’Ourcq n’en est pas moins   du dix-septième siècle, ont alimenté toutes
                    une des plus grandes choses que l’on ait   les fontaines publiques de Paris, sont ap­
                    exécutées dans ce genre de travaux. Aujour­  préciées aujourd’hui à leur juste valeur : on
                    d’hui que les eaux potables sont amenées à   les considère comme les plus détestables
                    Paris par deux aqueducs couverts, l’œuvre   qu’il soit possible de trouver (1).
                    de Girard se trouvera bientôt rendue à sa    Après la construction des pompes Notre-
                    véritable destination : l’eau du canal ne ser­  Dame, vers la fin du dixrseptième siècle, le
                    vira plus qu’au lavage des rues et des égouts,   produit de ces deux sources comptait à peine
                    à l’alimentation des fontaines monumentales   pour 1 /5 dans l’alimentation de Paris ; à la
                    et des cascades du bois de Boulogne, en un   fin du dix-huitième, il n’était plus que 1/30
                    mot à l'embellissement de Paris, selon l’i­  de la consommation totale; il n’était plus
                    dée primitive de l’auteur de ce canal.    en 1860 que 1/500 du volume des eaux
                                                              publiques.
                                                                 Pendant les années de sécheresse, ce vo­
                                                              lume s’est réduit :

                               CHAPITRE XXX                   En  1857,à.......  205  mètres cubes I
                                                              En  1858, à.......  183      I par 24 heures.
                                                               En  1859, à.......  163    )
                    ÉTAT DES EAUX DE PARIS DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU
                                DIX-NEUVIÈME SIÈCLE.
                                                                 Eaux de la Samaritaine et du pont Notre-
                      Après cet exposé historique des diverses   Dame. — La machine de la Samaritaine,
                    phases qu’ont parcourues les établissements,   érigée par Henri IV, en 1608, à l’aval du
                    constructions et monuments divers destinés   Pont-Neuf, fut détruite en 1813. Son pro­
                    à alimenter la capitale en eaux publiques   duit était, vers cette époque, de 21 pouces
                    jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle, il   environ ou de 400 mètres cubes par 24
                    nous reste à présenter le tableau de l’état de   heures.
                    la distribution de ces eaux à cette époque,   Les pompes du pont Notre-Dame érigées,
                    c’est-à-dire au milieu du dix-neuvième siè­  comme nous l’avons rapporté, vers 1670,
                    cle. Nous devrons comprendre dans cet ex­  ont cessé de marcher le 2 mars 1858, et la
                    posé les divers établissements dont nous   charpente, peu monumentale, qui les soule-
                    avons suivi historiquement la création, à   tenait, fut complètement détruite le 14 août
                    savoir, par ordre d’ancienneté :          suivant.
                      1" Les eaux des Prés-Saint-Gervais et de
                                                                (1) Selon M. Chatin, ces eaux, comme toutes celles qui
                    Belleville ;
                                                              contiennent trop peu d’iode, sont susceptibles de produire
                      2° Les eaux d’Arcueil;                  le goitre. On remarque, en effet, quelques goitreux aux
                                                              environs de Belleville et de Ménilmontant. Cette affection
                      3° Les eaux de Seine, fournies par les
                                                              est assez commune dans toute la région gypsifère située au
                    pompes du pont Notre-Dame et de la Sa­    nord de Paris, et notamment à Luzarclies.
                    maritaine ;                                 Les eaux gypsifères sont en général peu iodurées. li se­
                                                              rait curieux de faire l’histoire du goitre à Paris, antérieu­
                      4° Les eaux de Seine élevées par les pom­  rement au xvin' siècle.
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