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310 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
premier consul parcourut, les 28 février et Girard, donnèrent les produits suivants
1er mars 1803, toute la ligne du tracé depuis par 24 heures :
Paris jusqu’à Mareuil.
Ourcq.................................... 104,729 mètres cubes.
En 1803, les travaux étaient presque ache
Collinance............................. 11,275
vés entre Pantin et Sévran. En 1804, le tracé Gergogne.............................. 18,244
fut définitivement fixé dans l’arrondisse Thérouenne.......................... 11,390
Sources de May, Gregy et
ment de Meaux.
Sévran .............................. 7,771
Les jaugeages de la rivière, faits au- Beuvronne............................ 18,244
dessous du moulin de Crouy, accusaient un
Produit total............. 171,653 mètres cubes.
débit de 335,000 mètres cubes par 24 heures,
à la fin de 1802, et de 197,844 mètres cubes Le conseil des ponts et chaussées commit,
en juin 1804. dans cette circonstance, une singulière er
On résolutd’amener à Paris toutes les eaux reur, dont il est difficile de se rendre compte
de la rivière, et, en admettant un débit aujourd’hui. Il conclut des opérations de la
moyen de 260,000 mètres cubes par 24 heu commission que le débit de l’Ourcq ne pour
res , on trouva ■ qu’avec une section de rait suffire à un canal navigable ; qu’il fal
8n,,625 et une longueur totale de 96 kilo lait, par conséquent, se borner à construire
mètres, il fallait donner au canal une pente un canal navigable de Mareuil jusqu’à la
totale de 10 mètres. Marne, et ouvrir de là, jusqu’à Paris, une
Par une fausse application des lois de simple rigole, destinée à conduire à la Va
l’hydraulique, alors imparfaitement con lette le volume nécessaire à une distribution
nues, M. Girard fit une inégale répartition d’eaux publiques.
de cette pente sur la longueur du canal. Celte question futdébattue, le 17 mars 1805,
Les projets définitifs de la nouvelle déri dans le cabinet de l’Empereur. Les per
vation furent remis, en octobre 1803, au sonnes qui assistaient à cette conférence
préfet de la Seine. Ils soulevèrent de nou mémorable étaient de Champagny, mi
velles discussions dans le sein de l’assem nistre de l’intérieur ; Cretel, directeur
blée des ponts et chaussées. Les uns, à la général des ponts et chaussées ; Régnault
tête desquels se trouvait M. Bruyère, vou de Saint-Jean-d’Angely, conseiller d’État ;
laient qu’on se contentât d’une simple déri Maret, secrétaire d’Etat; Frochot, préfet de
vation de la Beuvronne ; les autres deman la Seine; de la Place, Monge et de Prony,
daient que le canal, rendu navigable jusqu’à membres de l’institut; Becquey, ingénieur
la Marne, vers Lisy, fût continué vers Paris en chef du département, et Girard, ingé
à l’état de simple rigole. En mai 1804, la nieur en chef du canal.
Chambre de commerce de Paris opta pour Après une très-vive discussion, l’Empe-
le canal de petite navigation proposé par reur résuma lui-même les débats. Il ajouta
l’ingénieur en chef : elle y voyait la tête qu’il ne comprenait pas qu’on allât cher
d’un canal de jonction de Paris à la Meuse. cher l’eau à Mareuil pour en perdre une
Les jaugeages de l’Ourcqetde ses affluents partie dans l’ancien lit ; que la rivière entière
furent vérifiés du 10 au 30 septembre 1804, devait suffire à peine à tous les usages aux
par une commission composée de de Prony, quels elle était destinée ; qu'il regrettait
Becquey, de Beaupré, Bruyère et Regnard, même qu'au lieu de l'Ourcq on ne pût intro
auxquels furent adjoints MM. Girard et Le- duire la Marne dans le nouveau canal ; que
veillé. ce dernier ouvrage serait promptement relié
Ces jaugeages, vivement critiqués par à celui de Saint Quentin, etc.