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306                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                      2° Par les pompes du pont Notre-Dame. —   belle entreprise, qui devait se terminer,
                    Elles produisaient, en 24 heures, 914 mètres   après des phases assez diverses, et sous les
                    cubes ;                                   auspices de l’empereur Napoléon 1er, par la
                      3° Par la pompe à feu de Chaillot, qui   construction du canal de l’Ourcq, destiné à
                    donnait un produit de 4,132 mètres cubes;  joindre ses eaux à celles de la Seine pour
                      4° Par la pompe à feu du Gros-Caillou,   l’alimentation de Paris.
                    qui produisait en 24 heures 1,303 mètres    L’Ourcq est un affluent de la rive gauche
                    cubes, ce qui fait un total pour ces quatre   de la Marne ; il prend sa source dans la fo­
                    distributions de 7,986 mètres cubes.      rêt des Ris, un peu au-dessus de Fère en Tar-
                      Paris comptait alors 347,755 habitants ;   denois. Le faible ruisseau qui sort de cette
                    la distribution était donc de 14 litres par   forêt, reçoit de nombreux affluents, qui
                    tète, chaque 24 heures. Aujourd’hui, ce vo­  tous, comme cette rivière, sortent d’abord
                    lume d’eau suffirait à peine à la distribu­  des argiles à meulière de Brie et des mar­
                    tion d’une ville de 80,000 âmes.          nes du gypse ; puis, plus bas, des terrains
                                                              tertiaires inférieurs au gypse. Après avoir
                                                              parcouru une large vallée tourbeuse, l’Ourcq
                                                              arrive à Mareuil, qui fut choisi pour le
                               CHAPITRE XXIX
                                                              point de départ de la dérivation, et vient
                                                              tomber enfin dans la Marne, au-dessous de
                    LES EAUX DE PARIS PENDANT LA RÉVOLUTION ET SOUS LE
                      CONSULAT. — M. BRULLÉE PROPOSE LA DÉRIVATION DE   Lisy, après un cours d’environ 16 lieues.
                      LA BEUVRONNE. — DÉRIVATION A PARIS DES EAUX DU
                                                                Depuis longtemps on avait eu l’idée de
                      CANAL DE L’OURCQ.—ETUDES DIVERSES RELATIVES A
                                                              dériver vers Paris cette petite rivière, que
                      CETTE ENTREPRISE.
                                                              l’abondance de ses eaux rendait préférable à
                      Depuis la mort de de Parcieux tous les pro­  l’Yvette, surtout aune époque où l’on ne se
                    jets qui avaient été mis en avant, soit pour   rendait pas bien compte de la fâcheuse in­
                    des dérivations de sources ou de rivières,   fluence des sels terreux et de la tourbe sur
                    soit pour l’élévation des eaux de la Seine,   la qualité de l’eau potable. Jetons un ra­
                    devaient être entrepris, non par le gouver­  pide coup d’œil sur les projets qui s’étaient
                    nement, ni même par la ville de Paris, mais   produits, antérieurement à notre époque,
                    par des compagnies financières. C’était un   pour amener à Paris les eaux de cette ri­
                    privilège d’une importance énorme, et qui   vière.
                    devait amener des bénéfices en proportion,   Les premiers travaux entrepris pour faire
                    que celui de vendre de l’eau à tous les ha­  de la rivière d’Ourcq un canal de naviga­
                    bitants de la capitale. Aussi, la spéculation   tion, remontent à 1529, et furent achevés
                    s’était-elle jetée avec ardeur dans cette af­  en 1636.
                    faire, et elle avait produit ces périodes d’a­  Les privilèges et les péages de la naviga­
                    gitation financière dont les Mémoires du   tion d’Ourcq furent concédés à perpétuité,
                    comte de Mirabeau, et les répliques de    en 1661, au frère du roi, Philippe de
                    Beaumarchais nous ont conservé le souve­  France, et compris dans l’apanage de la
                    nir. Mais depuis l’année 1792, par suite de   maison d’Orléans. Ce prince désintéressa
                    nos troubles politiques, tous les capitaux   M. Arnoult moyennant une somme de
                    ayant momentanément quitté la France, les   60,000 livres, qui lui fut comptée le
                    spéculations sur les eaux de Paris durent   1er mai 1665.
                    subir un temps d’arrêt. 11 faut aller jusqu’à   En 1676, Pierre-Paul Riquet, qui s’est
                    l'année 1797 pour assister aux débuts de la   immortalisé par l’exécution du canal du
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