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INDUSTRIE DE L’EAU. 311

Cet avis de l’Empereur fut adopté par troduites pour la première fois dans les
l’assemblée, et le profil du canal de l’Ourcq conduites de la ville, coulèrent en larges
fut définitivement fixé tel qu’il est aujour­ nappes, à la fontaine des Innocents, aux
d’hui, c’est-à-dire de manière à donner yeux d’un public émerveillé, qui n’avait ja­
passage à des bateaux de moyenne grandeur. mais vu aux fontaines de Paris qu’un filet
Mais cette décision ne mit pas fin aux dis­ d’eau, sans cesse amaigri par les concessions
cussions que soulevait la construction du gratuites.
canal. Un décret du 20 février 1810 fixa à l’an­
Les travaux furent poussés avec activité. née 1817 l’achèvement du canal et de la
Vers le mois de septembre 1805, le canal distribution de ses eaux. Les fonds alloués
était achevé ou entrepris, sur une longueur chaque année furent portés à 2,800,000 fr.
de 50 kilomètres. En outre, la ville fut autorisée à faire un
Les premières fouilles du bassin de la emprunt de 7,000,000 de fr. pour payer les
Villette furent adjugées au mois de sep­ indemnités de terrain.
tembre 1807. Le 15 août 1811 les eaux de la Beuvronne
Vers la fin de juillet 1807, Égault avait jaillirent de la fontaine du Château-d’Eau.
terminé le nivellement général de Paris. On Au mois de décembre de la même année,
avait, en outre, achevé les études du canal on commença les travaux du canal Saint-
de l’Ourcq à l’Aisne et les canaux Saint-De­ Denis.
nis et Saint-Martin. Ces projets furent pré­ La galerie des Martyrs fut achevée en
sentés à l’Empereur, et approuvés dans un mars 1812, et, le 15 août 1813, on ouvrit
conseil d’administration tenu à Saint-Cloud la navigation de la première section du ca­
le 13 août 1807. A la suite de ce conseil, nal entre Claye et Paris.
M. Girard fut nommé directeur des ancien­ Nous abrégerons la dernière période des
nes et des nouvelles eaux. travaux du canal de l’Ourcq, en disant qu’a-
Une vérification des jaugeages de l’Ourcq près des suspensions motivées par les revers
faite en octobre 1807, par une commission essuyés par nos armées en 1815, l’état des
du conseil général, donna un volume de finances de la ville de Paris, dans les pre­
181,816 mètres cubes, volume bien différent mières années de la Restauration, ne lui
de celui de 104,728 obtenu en 1804. permettant pas d’achever les travaux du ca­
L’année 1808 fut remarquable par l’im­ nal de l’Ourcq, on songea à faire terminer
pulsion donnée aux travaux. L’aqueduc de cette grande entreprise par les soins et aux
ceinture fut entrepris le 11 août de cette frais d’une compagnie financière, à laquelle
année. Le bassin de la Villette se trouva on abandonnerait les produits des canaux.
complètement achevé au mois d’octobre sui­ La compagnie Vassal et Saint-Didier si­
vant, et les eaux de la Beuvronne y furent gna le 19 avril 1818, avec M. Chabrol de
introduites le 2 décembre 1808. Volvic, préfet de la Seine, le traité de. con­
D’autres travaux étaient entrepris et s’exé­ cession des canaux de l’Ourcq et Saint-
cutaient en même temps. L’égout-galerie Denis.
Saint-Denis, commencé le 15 juin 1808, fut Par ce traité, la ville accordait une sub­
terminé le 14 octobre. Les premiers travaux vention de 7,500,000 fr. pour achever le ca­
de la galerie Saint-Laurent furent ouverts nal de l’Ourcq, avec la concession des péages
le 1er août. et des revenus territoriaux des canaux ce
Enfin le 15 août 1809, jour de la fête de l’Ourcq et Saint-Denis et du bassin de la
l’Empereur, les eaux de la Beuvronne, in­ Villette pendant quatre-vingt-dix-neuf ans,