Page 181 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
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]L> principes solides contenus dans chaque briques qui n’ont pas une rivière à proxi
d’eau de puits. L’eau d’un puits de mité, pour y jeter les résidus, ou lorsqu’il y
Paris, analysée par MM. Poggiale, a fourni a interdiction administrative de se débar
,,,r 43 de résidu par litre. Les eaux des puits rasser par cette voie des liquides encom
,, londres donnent à peu près la même brants et nuisibles, on jette ces liquides
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proportion de principes fixes. dans le boit-tout. Ce sont des puits qui, pat-
En résumé, l’eau des puits est fraîche, une heureuse disposition des couches pro
niais impotable par sa nature, à moins fondes du sol, sont incessamment parcourus
qu’elle n’appartienne à la catégorie des par une eau courante, qui va elle-même
d'eau vive, ce qui n’est qu’une très- se perdre dans quelque grand courant sou
rare exception. Il faut donc réserver exclu terrain.
sivement ces eaux aux usages industriels et Dans un rapport au Comité d’hygiène pu
;1 |a boisson des animaux. Quant à l’em blique, M. Würtz rappelle, d’après M. Chc-
placement des puits, il faut, quand on le vreul, que les boit-tout n’ont d’efficacité que
peut, les creuser à peu de distance d’un dans trois conditions. La première est que
cours d’eau, et dans tous les cas, les laisser les liquides qu’on y fera couler ne corrom
autant que possible découverts, pour que pront pas la nappe d’eau potable qui ali
l'air y pénètre librement et se dissolve dans mente les puits et les services d’eau servant
l’eau. aux usages économiques du pays où les
Puisards. — On appelle puisards des ré boit-tout seront creusés. La seconde est
servoirs d’eau douce et stagnante, creusés à que les boit-tout aient leur fond dans une
une profondeur moindre que les puits. couche parfaitement perméable ; autrement
L’eau qui les remplit ayant traversé les ter le terrain, bientôt saturé, ne permettra plus
rains d’alluvion ou les couches argileuses et au boit-tout d’absorber l’eau. La troisième
calcaires superficielles du sol, et recevant, est que la couclie perméable où se rendra
par suite du voisinage des habitations, les l’eau qu’on veut évacuer de la superficie du
résidus du travail et de la vie de l’homme et sol, étant située au-dessous de la nappe d’eau
des animaux, est tout aussi insalubre que qui alimente les puits du pays, cette couche
cel'e des puits ordinaires. Elle est, sans perméable ne conduise pas les eaux dans'
doute, plus aérée que l’eau des puits, par une nappe d’eau servant à l’économie do
suite de la faible profondeur de ce réser mestique d’un pays autre que celui où le
voir, mais elle contient une plus grande boit-tout est creusé.
quantité de matières organiques enlevées au Les puits perdus sont sujets à s’obstruer
sol environnant, et ces matières se décom par l’accumulation des corps étrangers, au
posent très-vite. Elle n’a pas la fraîcheur de fond de la cavité, et quand ces produits se
1 eau de puits, car, située très-peu au-des décomposent, ils répandent dans l’air des
sous du sol, elle participe de la tempéra émanations insalubres. M. Würtz pense que,
ture ambiante. Le débit des puisards est pour certaines industries, il faudrait exiger
soumis aux variations des saisons, et la com que l’on ne déversât dans ces puits que des
position chimique de leurs eaux est variable. liquides préalablement clarifiés par la fil
tration à travers le sable.
On appelle puits perdu, ou boit-tout, des
puits profonds, qui rendent d’immenses Nous venons de parler des puits tels que
services dans les usines où l’on a la bonne les met en œuvre la civilisation. Quelques
fortune de pouvoir les établir. Dans les fa- ■ mots sur les puits creusés par les peuples