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182 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

vent, que des évasements du bassin d'une
rivière ou d'un fleuve. C’est ainsi qu’cnj
CHAPITRE XIX Europe, le lac de Genève est formé par je
développement du Rhône, le lac de Cons-
LES EAUX DES LACS. — LEUR ORIGINE. — COMPOSITION tance par l’épanouissement du Rhin, le ]ac
DES FAUX DES LACS. — LES ÉTANGS. — LES MARES. —
Majeur et les lacs de Côme et de Garde par
ÉTUDE DES MATIÈRES ORGANIQUES QUI PRODUISENT
L’ALTÉRATION DES EAUX STAGNANTES. les affluents du Pô. La rivière d’Orbe tra­
verse d’abord le lac de Joux (dans le haut
On appelle lac d'eau douce un réser­ Jura), situé à 600 mètres au-dessus du lac
voir d’eaux naturelles, alimenté soit par de Genève, puis elle s’engouffre dans de
les eaux pluviales, soit par des sources. Si vastes entonnoirs, creusés dans les calcaires-
l’eau s’épanche sur une large surface, après un cours souterrain de 4 kilomètres,
qu’elle recouvre à peine, et si ses rives sont elle ressort dans une vallée inférieure, à
mal délimitées, celte étendue d’eau prend le 230 mètres au-dessous du lieu où elle dis­
nom d'étang. Un marais est une masse paraît, et traverse encore les lacs de Neuf-
d’eau douce immobile, habituellement cou­ châtel et de Bienne. Le lac Baïkal, dans la
verte de plantes aquatiques, telles que Sibérie orientale, est traversé par l’Angara;
lentilles d’eau, ajoncs, roseaux, etc. Une le lac Tzaqa, en Ethiopie, par l’Abaï ou
mare est un marais en miniature, un amas fleuve Bleu.
d’eaux stagnantes, formé par les eaux plu­ On observe quelquefois plusieurs étran­
viales dans un point déclive du sol. glements successifs de la vallée, et le lac se
Occupons-nous d’abord des lacs. divise ainsi en plusieurs bassins. Le lac.
Les lacs d'eau douce se rencontrent à tou­ dé Lucerne, traversé par la Reiçss, qui
tes les hauteurs, dans les plaines aussi bien remplit trois bassins, sans compter deux au­
que dans les montagnes, par celte raison tres lacs latéraux avec lesquels il commu­
que les pluies tombent à toutes les hauteurs, nique encore. En Amérique, les cinq grands,
et que, dans les montagnes, les sources ne lacs du Canada semblent n’être que les bas-,
manquent pas, qu’elles sont seulement sins successifs de la large étendue du fleuve,
situées au pied d’autres montagnes, encore Saint-Laurent. En Russie, les lacs Ladoga,
plus élevées. Onéga,Saïma, Biélo, Ilmen, communiquent,
Les lacs provenant des eaux pluviales et par des rivières, tous entre eux et avec le lac
des sources, ont souvent pour bassin, comme de Finlande.
dans l’Auvergne, le cratère d’un volcan Les lacs d’où sortent des rivières ne sont
éteint. L’évaporation de l’eau étant com­ souvent alimentés que par des sources sou­
pensée par les pluies, le niveau de ces lacs terraines. Tels sont le lac Seligher, qui
ne varie pas sensiblement. donne naissance au Volga ; le Koukou-Noor,
■Le plus curieux des lacs de ce genre, au pied de la chaîne du Thian-Chan, d’où,
c’est-à-dire de ceux qui, formés par les eaux sort le fleuve Jaune ; le Rawana-Hrada, sur,
pluviales, ont pour bassin le cratère d’un le versant boréal del’Himalaya, source d’un,
volcan éteint, c’est le lac Pavin, en Au­ affluent de l’Indus. Ces lacs sont ordinaire-,
vergne. Les lacs d’Albano et d’Averne, en ment petits et situés à un niveau (rès-élevc,
Italie, et plusieurs lacs de l’Eifel, ont la comme celui du Monte-Rotondo, en Corse,
même origine géologique que le lac Pa­ et le Cader-Idris, dans le comté de Galles.
vin. Le contraire arrive lorsqu’un lac reçoit une
Les véritables lacs ne sont, le plus sou­ rivière sans qu’il en sorte aucun cours