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INDUSTRIE DE L’EAU                                  123


          loitant deux ou trois hectares de terre. Une sem­  aurait l’approvisionnement des animaux.
       blable habitation a, en superficie de toit,d’ordinaire,
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       au moins 10 mètres sur 8 ou 9, soit 80 à 90 mètres
                                                 d’eau salubre, les mares, trop souvent in­
       carrés.
         ,< La superficie de 90 mètres carrés donne, dans   fectes, où on les conduit se désaltérer, et
       l’année, 68 mètres cubes d’eau.           l’on conjurerait une des causes efficientes
                              Par jour.  Par an.  des épizooties.
         111e personne adulte a besoin de .  10 lit. 3 m. c. 600 lit.
         fn cheval.................................... . 50  18 »
        Vu bœuf ou une vache............. . 3)  11   »
        fn mouton................................ . 2  0   750
        Un porc....................................... .   3  1 100
                                                             CHAPITRE XHI
          Total par an en mètres cubes.  33 m. c. 450 lit.
         « D’après cette base, supposez l’habitation dont il   LES EAUX DE SOURCE. — LEUR COMPOSITION. — LEUR
                                                  TEMPÉRATURE. — LEUR COMPARAISON AVEC LES EAUX
       s’agit occupée par le père, la mère et deux enfants,
                                                   DE RIVIÈRE.
       on aura :
         l personnes consommant, par an. 14 m. c. 400 litres.  Les eaux de sources ont donné lieu,
        1 bète de somme............................ 18   »
         I porc..............................................  1   100  chez les anciens, aux plus singulières
        1 vache........................................... 11   >>  idées. Il nous paraît bien simple d’attribuer
          Les besoins se réduisent donc à. 44 m. c. 500 litres.  à la pluie leur origine. Cette explication,
                                                 si naturelle et qui s’impose, pour ainsi dire,
         « Une citerne vénitienne qui aurait pour vide une
       pyramide, représentée par 16 mètres de base et   d’elle-même, n’était jamais venue à l’es­
       4 mètres de hauteur, suffirait et au delà, pour con­  prit des anciens; et il y a même à peine
       server cette provision qui se produit et se consomme   trois ou quatre siècles qu’elle est admise dans
       à tempérament et n’arrive ni ne se perd jamais tout
                                                 la science. Quand on parcourt les ouvrages
       à la fois.
         « Le simple cultivateur qui voudra se ménager une   d histoire naturelle du moyen âge, qui re­
       source permanente d’eau pure, limpide et toujours   produisent les idées scientifiques de l’anti­
       fraîche n’a donc qu’à isoler, autour de son habita­  quité, on y trouve les opinions les plus
       tion, une superficie de 16 mètres carrés pour y loger
       sa citerne. Une fois la citerne construite, il lui suf­  bizarres sur l’origine des sources d’eau
       fira de soigner son toit, c’est-à-dire de maintenir en   douce. La plupart des auteurs croient,
       bonétat la couverture et les canaux ou conduites qui   avec Pline, qu’elles proviennent de l’eau
       le lient à la citerne (1). »
                                                 de la mer, laquelle, en traversant les ter­
                                                 rains, s’est débarrassée de ses principes sa­
         Ce système, ajoute M. Grimaud de Caux,
                                                 lins. Plusieurs auteurs assurent que la cir­
       dans un mémoire spécial inséré dans les
                                                 culation de l’eau à l’intérieur de la terre
       Comptes rendus de l'Académie des sciences,
                                                 n’est pas assujettie aux lois ordinaires de la
       est applicable partout, et est à la portée des
                                                 pesanteur; mais que ces eaux s’élèvent ou
       ressources des plus pauvres communes.
                                                 descendent dans les profondeurs du sol, sui­
       Les agents voyers des cantons sont naturel­
       lement indiqués pour leur exécution; et   vant des lois particulières et inconnues.
                                                   C’est Bernard Palissy qui, dans son ou­
       quant au service journalier de surveillance,
       de conservation et d’entretien, les maires   vrage, Discours admirables de la nature des
       s’en acquitteraient par l’intermédiaire des   eaux et fontaines, attribua le premier aux
       serviteurs salariés de la commune. En utili­  eaux météoriques l’origine des sources, et
       sant une plus grande superficie de toits, on  expliqua la formation des bassins ou des
                                                 cours d’eau souterrains par l’existence, à
        (1) Des eaux publiques et de leur application aux res­  l’intérieur du sol, de couches de rochers ou
       sources des grandes villes, des communes et des habitations
       rurales, in-8”. Paris, 1863, pages 240-242.   |  de terres argileuses (pii, impénétrables a
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