Page 115 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
P. 115

INDUSTRIE DE L’EAU.                                H3


         dans lequel on conserve toute l’eau recueil­  ques exceptions, la quantité de pluie dimi­
         lie pendant le courant de l’année. Après   nue à mesure que l’on va de l’équateur au
        un intervalle plus ou moins long, on peut   nord de l’Europe.
        évacuer ce réservoir par un robinet, et
        mesurer de nouveau l’eau qu’il contient au
        moyen d’une éprouvette graduée. Le volume
        d’eau ainsi trouvé doit être sensiblement
        égal à la somme des hauteurs qui ont été
        lues chaque jour sur le tube gradué.


          Tels sont les instruments qui servent à
        mesurer la quantité d’eau pluviale tombée
        pendant une période quelconque.
          La quantité de pluie qui tombe sur les
        différentes parties du globe est très-varia­
        ble, et les lois que les physiciens ont éta­
        blies souffrent bien des exceptions. Ces quan­
        tités dépendent, en effet, comme nous allons
        le dire, de bien des circonstances variées : des
        vents qui régnent, de la saison, de la si­
        tuation des lieux, etc.
          Les pluies d’été sont plus abondantes que
        celles d’hiver dans les climats chauds et
        tempérés, mais elles arrivent à de plus fré­
        quents intervalles en hiver qu’en été. Aussi
        la terre reçoit-elle une plus grande quantité
        d’eau sous les tropiques et à l’équateur
        qu’aux pôles. La chaleur des contrées équa­
        toriales évaporant une plus grande quan­
        tité d’eau, doit nécessairement amener des
        pluies abondantes dans ces région s du globe.
          On admet que la quantité annuelle de
        pluie diminue à mesure que la latitude s’é­
        lève, c’est-à-dire à mesure que l’on se rap­
        proche des pôles. Bien que cette loi souffre
        de nombreuses anomalies, par suite des      Sous notre latitude, l’atmosphère est six
        influences locales, qui sont la direction   fois plus chargée de vapeurs d’eau en été
        des vents, le voisinage et l’orientation des   qu’en hiver. C’est ce qui explique la plus
        chaînes de montagnes, la hauteur des lieux   grande abondance des pluies dans cette sai­
        au-dessus de la mer, etc., les observa­   son, ou du moins la plus grande quantité
        tions confirment généralement l’exactitude   d’eau tombée dans la totalité de la saison
        de cette loi. Le tableau suivant donné par   d’été. Chacun sait que si la pluie est plus
        M. de Gasparin, dans un travail sur la    fréquente en hiver qu’en été, sous notre
        pluviométrie, publié dans la Bibliothèque uni­  latitude, elle ne se produit point dans cette
        verselle de Genève, fait voir que, sauf quel-   saison, sous forme d averses, mais par petites
                t. m.                                                          202
   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120