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INDUSTRIE DE L’EAU. H3
dans lequel on conserve toute l’eau recueil ques exceptions, la quantité de pluie dimi
lie pendant le courant de l’année. Après nue à mesure que l’on va de l’équateur au
un intervalle plus ou moins long, on peut nord de l’Europe.
évacuer ce réservoir par un robinet, et
mesurer de nouveau l’eau qu’il contient au
moyen d’une éprouvette graduée. Le volume
d’eau ainsi trouvé doit être sensiblement
égal à la somme des hauteurs qui ont été
lues chaque jour sur le tube gradué.
Tels sont les instruments qui servent à
mesurer la quantité d’eau pluviale tombée
pendant une période quelconque.
La quantité de pluie qui tombe sur les
différentes parties du globe est très-varia
ble, et les lois que les physiciens ont éta
blies souffrent bien des exceptions. Ces quan
tités dépendent, en effet, comme nous allons
le dire, de bien des circonstances variées : des
vents qui régnent, de la saison, de la si
tuation des lieux, etc.
Les pluies d’été sont plus abondantes que
celles d’hiver dans les climats chauds et
tempérés, mais elles arrivent à de plus fré
quents intervalles en hiver qu’en été. Aussi
la terre reçoit-elle une plus grande quantité
d’eau sous les tropiques et à l’équateur
qu’aux pôles. La chaleur des contrées équa
toriales évaporant une plus grande quan
tité d’eau, doit nécessairement amener des
pluies abondantes dans ces région s du globe.
On admet que la quantité annuelle de
pluie diminue à mesure que la latitude s’é
lève, c’est-à-dire à mesure que l’on se rap
proche des pôles. Bien que cette loi souffre
de nombreuses anomalies, par suite des Sous notre latitude, l’atmosphère est six
influences locales, qui sont la direction fois plus chargée de vapeurs d’eau en été
des vents, le voisinage et l’orientation des qu’en hiver. C’est ce qui explique la plus
chaînes de montagnes, la hauteur des lieux grande abondance des pluies dans cette sai
au-dessus de la mer, etc., les observa son, ou du moins la plus grande quantité
tions confirment généralement l’exactitude d’eau tombée dans la totalité de la saison
de cette loi. Le tableau suivant donné par d’été. Chacun sait que si la pluie est plus
M. de Gasparin, dans un travail sur la fréquente en hiver qu’en été, sous notre
pluviométrie, publié dans la Bibliothèque uni latitude, elle ne se produit point dans cette
verselle de Genève, fait voir que, sauf quel- saison, sous forme d averses, mais par petites
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