Page 109 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
P. 109

INDUSTRIE DE L’EAU.                                 107


         La moyenne d’un grand nombre d’analy­   d’ammoniaque par mètre cube, et dans la
       ses d’eau de pluie tombée à Lyon en 1863, j  neige ayant séjourné trente-six heures sur
       donna par mètre cube :                    le sol, 3 grammes. Un chimiste de Paris,
                                           Moyen- |  M. Mène, a retiré de l’eau provenant de la
                     Hiver. Printemps. Été. Automne, ne pour !   fusion de la grêle, 3gr,47 de chlorhydrate
                                          l’année. '
       Ammoniaque.. 16«',3 128',I 38',1 48',1 G8', 8   d’ammoniaque, par mètre cube d’eau fondue.
       Acide azotique. 0 ,3 1 ,0 2 ,0 1 ,0 1 ,0 j
                                                   M. Bobierre a montré que les eaux plu­
                                                 viales de la ville de Nantes recueillies à
         Si l’on compare les résultats obtenus à
                                                 47 mètres d’altitude, contenaient 2 grammes
       Lyon par Bineau, avec ceux que M. Bar­
                                                 d’ammoniaque par mètre cube,'et que l’eau
       rai a obtenus à Paris, le rapport entre l’acide
                                                 recueillie à 7 mètres d’altitude, dans un
       azotique et l’ammoniaque peut varier consi­
                                                 quartier peu salubre, contenait 5gr,934 d’am­
       dérablement selon les localités et peut
                                                 moniaque par mètre cube.
       même être complètement renversé.
                                                   Le mètre cube d’eau a fourni 7g',36 d’a­
         Les observations faites à Marseille et à j
                                                 cide azotique à 47 mètres d’altitude, et
       Toulouse, mettent en évidence la même va- j
                                                 5gr,68 dans la partie basse et peu salubre
       riation. Le 27 mai 1853, M. Martin, à Mar­
                                                 de la même ville.
       seille, trouva 3gr,14 d’ammoniaque par mè- j
                                                   On a constaté que les premières eaux plu­
       tre cube dans l’eau de pluie, sans aucune I
                                                 viales qui tombent sont plus riches en am­
       trace d’acide azotique. Pendant le premier i
                                                 moniaque que les dernières, ce qui se con­
       semestre de 1855, M. Filhol, aux environs
                                                 çoit, car l’ammoniaque est entraînée par les
       de Toulouse, trouva, par mètre cube, les
                                                 premières eaux qui se condensent, excepté
       quantités suivantes d’ammoniaque :
                                                 dans les pluies d’orage, où M. Barrai a si­
                                                 gnalé, en moyenne, la proportion de 27e',7
       En Janvier.   Février.   Mars.   Avril.   Mai. Juin.
         0«r,60   O8',82 O8',83 O8',U 08',55 0S',70,  d’azotate d’ammoniaque par mètre cube
                                                 d’eau recueillie pendant un orage.
       soit en moyenne 0gr,65 d’ammoniaque con­    Dans l’eau produite par la rosée, M. Bous­
       tre lg',09 d’acide azotique (plus exactement   singault a trouvé de 1 à 6 milligrammes
       3 grammes d’azotate de soude), tandis qu’à   d’ammoniaque par litre. L’eau d’un brouil­
       Toulouse même, l’eau renfermait en janvier   lard très-épais, recueillie à Paris, lui a
       26',60, en février 6gr,60, c’est-à-dire notable­  fourni 0gr,l 37 par litre.
       ment plus.                                  Les brouillards des grandes villes sont gé­
         En Angleterre, MM. Lawes et Gilbert ont   néralement très-riches en ammoniaque, et,
       analysé l’eau de la pluie tombée à Rotham-   par conséquent, très-utiles à la végétation.
       stedt pendant plus d’une année. Cette eau   Pendant les orages, la proportion d’acide
       contenait 1 gramme d’ammoniaque par mè­   azotique augmente dans l’eau de pluie. Lie-
       tre cube.        ,                        big, ayant analysé dix-sept échantillons de
         Dans la rosée ils trouvèrent de 1 gramme   pluies d’orage, y trouva dans toutes de l’a­
       à 6 grammes d’ammoniaque par mètre cube.  cide azotique.
         La neige fraîche contenaitlgr,78 d’ammo­  En résumé, toute eau de pluie renferme de
       niaque par mètre cube ; après avoir séjourné   l’azotate d’ammoniaque. Les eaux de pluie
       trente-six heures sur de la terre de jardin,   sont plus , riches en ammoniaque que les
       10g',34.                                  eaux de fleuves ou de sources, mais elles en
         MM. Lawes et Gilbert ont trouvé égale­  renferment moins que les brouillards, la
       ment dans de l’eau de neige récente, 0g',60   neige ou la rosée.
   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114