Page 48 - Les merveilles de l'industrie T1
P. 48

42                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                       moule cannelé; puis il termine le manchon |  son axe pour égaliser l’épaisseur de la masse cueillie,
                                                                  il enlève à l’extrémité, sur le nez, comme on l’appelle
                       à la façon ordinaire, en ayant soin de ne pas
                                                                  en termes techniques, une masse de verre présen­
                       tourner sa canne entre ses mains, pour que   tant la forme d’une poire. Posant alors sa canne sur
                       les cannelures s’étendent en ligne droite sur
                       le manchon (fig. 31). La profondeur de la
                       cannelure diminuant naturellement à mesure
                       que le manchon s’allonge, il faut donner à
                        celle du moule une profondeur plus grande
                       que celle que l’on veut obtenir.
                         L’étendage de ces cylindres cannelés se
                       fait par les moyens ordinaires lesquels con­
                        servent à la feuille de vitre les cannelures I
                        déterminées sur le manchon.
                          On fait des vitres à cannelures quadril­
                       lées par les mêmes procédés. Pour ces der­
                        nières on emploie un moule formé de deux   Fig. 32. — Première forme de la masse de verre pour
                       parties qu’on peut écarter pour en retirer le |   la fabrication des carreaux de vitres par
                                                                             le procédé des plateaux.
                       cylindre.
                          Les moules pour les cannelures simples
                                                                  un chevalet, il la tourne doucement, et laisse la sur­
                        sont d’une seule pièce en bois ou en métal. | face se refroidir de manière à pouvoir cueillir une
                          Procédé des plateaux. — Mis en prati­   deuxième quantité de verre. Lorsque la masse est à
                                                                  la grosseur convenable, l’ouvrier, après avoir re-
                        que en France, à l’origine de la fabrication
                        des vitres, ce procédé est aujourd’hui aban­
                        donné dans nos usines. Les belles planches
                        de la Grande Encylopédie de Diderot et
                        d’Alémbert font connaître avec détail les
                        différentes opérations, les formes successives
                        que l’on donnait au globe de verre, pour en
                        former une sorte de long flacon très-aplati,
                        dont on coupait ensuite les deux calottes laté­
                        rales, pour obtenir une surface plane. Ce
                        procédé est encore en usage en Angleterre;
                        mais comme il est délaissé en France, il a
                        pour nous peu d’intérêt. Nous le décrivons
                        d’après un fabricant anglais , M. Henri
                        Chance, directeur d’une importante verrerie,
                        à Birmingham.
                          M. Chance expose en ces termes la fabrica­
                        tion du verre à vitres par le procédé des pla­
                        teaux.
                                                                    Fig. 33. — Deuxièmj forme obtenue par le moyen
                                                                                 des supports.
                          « Lorsque le verre a été amené, dit M. Chance, de
                        l’état de fluidité absolue à celui d’une consistance qui
                        permette de le travailler, l’ouvrier chargé de cueillir   froidi sa canne dans un auget plein d’eau de manière
                        le verre plonge sa canne ou tube de fer creux dans   à pouvoir la tenir à la main, commence à rouler le
                        le creuset, au milieu de l’anneau, et la tournant sur   verre sur le marbre ou lit métallique, jusqu’à ce
   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53