Page 43 - Les merveilles de l'industrie T1
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LE VERRE ET LE CRISTAL.                                 37

            sets sont placés sur une banquette, ou siège, A,   quel les ouvriers soumettent le verre aux fa­
            qui règne des deux cotes ou four sur toute la ।  çons les plus diverses.
            longueur, et qui est d’une largeur égale à celle   Devant le fourneau, et correspondant à
            du diamètre supérieur des creusets. Entre ces   chaque creuset, se trouvent dans beaucoup de
            deux banquettes parallèles, et au-dessous, se   halles de verreries, des échafaudages en bois
            trouve la fosse, B, dont la profondeur est égale '   de 4 mètres de profondeur environ. Cet espace
            à la hauteur d’un creuset. Cette fosse se pro­  permet à l’ouvrier verrier de balancer sa canne
            longe de chaque côté sous le mur du carré   portant à l’extrémité une masse de verre.
           du four, lequel est surmonté par une petite
            voûte appelée tonnelle, E. Cette tonnelle est
            fermée à l’extrémité par une pierre dite
           pierre de tesard, portant, vers la partie supé­
            rieure, un trou carré par lequel on jette le
            combustible dans le four. Plus ba's est un
            autre trou par lequel arrive l’air pour activer
            la combustion. La voûte est généralement ,
            surbaissée de manière à profiter de la cha­
            leur réfléchie.
              Chaque creuset et chaque ouvreau sont en
           communication avec le dehors par une porte.
           C’est par cette porte que l’ouvrier prend du
            verre dans le creuset et qu’on introduit le mé­
            lange qui, par la fusion, doit donner du verre.
              Presque tous les fours sont maintenant
           chauffés à la houille.
             Nous venons de décrire le four de fusion.
           Ce four est toujours, comme il vient d’être dit,
            accompagné d’un ou deux fours latéraux,
            appelés arches, chauffés par la flamme qui
            a enveloppé les creusets. Dans ces arches
            on soumettait anciennement la matière vifri-
            fiable à un commencement de fusion, opé­
            ration qui porte le nom de fritte; mais cette
           opération préliminaire a disparu de la plu­
            part des verreries. L’arche du four ne sert
           aujourd’hui qu à sécher les creusets et à les
            préparer graduellement à supporter la haute
           température du four.
                                                               Fig. 20. — Canne du verrier.
              Les fours sont construits sur cave ; l’air
                                                      d, manche; b, embouchure; a, corps du tube; c, extrémité ou nez.
           arrive sous la grille de la fosse.
                                                        Mais avant d’aller plus loin, il nous faut
              Il est temps maintenant d’introduire le
                                                      présenter au lecteur les principaux outils du
           lecteur dans la halle, c’est-à-dire dans l’ate­
                                                      verrier, c’est-à-dire la canne, les ciseaux, la
           lier où se trouve les fours, que nous avons
                                                     pince et la batte, etc. .           •>
           déjà représenté (fig. 12, page 25) et dans le­
                                                        La canne (fig. 20) est presque aussi an­
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