Page 44 - Les merveilles de l'industrie T1

38 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

tienne que le verre lui-même, car on la canne, la palette, la pincette, le pic, les ci­
voit figurée sur les antiques peintures des seaux, le marbre, les cordelines, et plusieurs
sarcophages égyptiens. blocs.
C'est un tube creux, en fer, terminé par L’ouvrier plonge sa canne dans le creuset
une partie renflée qu’on appelle le nez. Les par l’ouvreau, en la faisant tourner sur
cannes sont de dimensions proportionnées elle-même. Comme le verre est trop chaud
aux pièces à souffler. Pour les manchons pour adhérer en grande quantité à la canne,
de verre qu’on souffle aujourd’hui, elles le verrier retire sa canne, la tient quelques
ont une longueur d’environ lm,65, un dia­ instants au dehors, ensuite, par un second
mètre d’environ 26 millimètres. Le trou in­ cueillage, il la charge de 600 à 700 grammes
térieur a 13 millimètres du côté de la bou­ de verre.
che et 23 millimètres du côté opposé, où Alors il tire la canne chargée de verre, la
le diamètre extérieur atteint 7 centimètres pose sur un bloc, c’est-à-dire sur une plaque
environ. Une enveloppe de bois, d, (fig. 20), de marbre placée à l’extrémité de l’estrade,
placée près de l’embouchure, permet à l’ou­ la tourne de la main gauche, et arrondit, de
vrier de manier son outil sans se brûler. la main droite, la masse de verre incandes­
Certains verriers remplacent cette enveloppe cent au moyen de sa batte en fer. Il souffle
de bois par une corde enroulée autour de ensuite dans sa canne afin d’introduire un
l’embouchure de la canne. peu d’air dans la masse de verre. L’ouvrier
reporte sa canne au creuset, pour y puiser
encore du verre. Quatre cueillages successifs
sont nécessaires pour faire un manchon de
1 mètre environ sur 70 centimètres, et la

Pince Ciseaux. Batte. Pince
à bouts de à bouts de
fer. bois.
Fig. 21 à 2-4. — Outils du verrier.
Nous représentons ici (fig. 21 à 24), les
outils du verrier.
Chaque creuset accompagné de son ouvreau
est desservi par un ouvrier souffleur et par
un aide, qu’on désigne dans toutes les verre­
ries sous le nom de gamin.
Fig. 25. — Première forme du manchon pour la fabrication
Regardons maintenant confectionner le
des carreaux de vitres.
verre à vitres, à la manière française, c’est-à-
dire par le procédé des manchons. masse que le souffleur tient au bout de son
Le gamin vient de balayer la place où le outil ne pèse pas moins de 5 kilogrammes.
travail doit être exécuté, afin qu’aucune pous­ La quantité voulue étant cueillie, le verrier
sière ne s’élève du sol de l’usine et n’altère le pose sa canne sur les bords d’un baquet plein
verre. Il a préparé les outils, qui sont : la d’eau, la rafraîchit avec de l’eau, car elle est