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40 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
l’extrémité, en réchauffant le manchon à l’ou dont l’extrémitéest chauffée au rouge(fig. 28).
vreau, et en soufflant ensuite avec beaucoup Le verre éclate suivant cette arête.
de force dans la canne. Le verre cède à la Le cylindre qui repose sur le chevalet re
pression de l’air et s’ouvre à sa partie la plus présente, en poids, les deux tiers de la quan-
mince et la plus ramollie. Une fois l’ouver
ture faite, on la ramène au diamètre général
du manchon, en tournant celui-ci l’ouverture
en bas.
Pour ouvrir les manchons plus épais, ce
moyen ne suffirait pas. On se sert du procédé
suivant. Le gamin cueille au bout d un pon-
til (tige de fer ronde, de lm,75 de longueur
et de 15 millimètres de diamètre), une petite
masse de verre qu’il applique à l’extrémité
du manchon. Cette extrémité devient la plus
chaude et la plus faible de sorte que l’air
qu’envoie le souffleur dans le manchon le
crève en cet endroit. On élargit ensuite l’ou-
verture en coupant tout autour avec des ■ Fig. 28. — L’ouvrier fend le manchon posé sur le chevalet.
ciseaux, et on lui donne le diamètre du
manchon comme précédemment. tité de verre que l'ouvrier a d’abord accu
Le manchon, est alors placé sur un support mulée au bout de sa canne.
ou chevalet, et le gamin en détache la canne La confection d’un cylindre ouvert à son
en appliquant sur le col du cylindre le dos du extrémité et adhérent encore à la canne,
pic froid (le pic est une tige de 45 centimè n’exige pas plus de 8 ou 10 minutes. Les
tres en fer carré portant une recourbure de creusets de Rive-de-Gier contiennent environ
7 centimètres environ). 11 se fait une fente, 600 kilogrammes de verre, et les ouvriers
une rupture, et la canne se détache du man travaillant environ vingt heures, avec deux
chon dont il reste à enlever la deuxième ca ou trois poses, fabriquent pendant ce temps,
lotte. A cet effet, le verrier prend au bout , 250 manchons de 66 centimètres sur 54.
du pontil une petite quantité de verre, qu’il | Revenons aux manchons qui ont été fen
roule sur un marbre, en fait un cordon en dus et qui reposent sur le chevalet (fig. 28).
laissant le verre s’étirer de son propre poids, 11 s’agit de les étendre, de les développer sur
et en entoure la surface du manchon à l’en une surface plane, de manière à en faire des
droit où il doit être coupé. Il enlève ce cor carreaux de vitres.
don, et mouillant avec sa pincette trempée Les manchons sont portés dans des fours
dans l’eau la partie du manchon où le cordon dits à étendre, et chauffés très-doucement sur
était enroulé, il détermine la séparation de la une plaque de verre appelée lagre, destinée à
calotte. les protéger des impuretés de la sole du four.
On a ainsi obtenu un véritable cylindre de Placés à l’ouverture dufour,les manchons sont
verre. Il s’agit alors d’en faire une feuille de chauffés graduellement, en les poussant peu à
vitre. peu dans l’intérieur du four. On les amène ainsi
On fend le manchon dans sa longueur, en sur la plaque appelée lagre, la fente en haut.
promenant à l’extérieur, le long d’une même La chaleur amollissant le verre, le manchon
arête, une tige de fer appelée fer à fendre et commence à s’étaler. Le planeur aide cet éten-