Page 45 - Les merveilles de l'industrie T1
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LE VERBE ET LE CRISTAL.                                 39


           brûlante, de manière à pouvoir la saisir près ;   Quand le verre qui s’était refroidi est
           du verre, et il recule en la tournant de ma­  suffisamment ramolli par la chaleur, il retire
           nière à rassembler la masse vitreuse le plus   la pièce de l’ouvreau, se place à l’extrémité de
           possible; puis il pose cette masse dans le   l’estrade, et, tout en soufflant dans sa canne,
           bloc que tient le gamin et qui est la moitié   il lui imprime un mouvement de balancement
           d’un moule de bois en forme de poire. Pen­  semblable à celui d’un battant de cloche. Le
           dant ce temps le gamin fait couler de l’eau   souffle tend à gonfler la boule pendant que
           sur le bloc afin d’empêcher qu’il ne brûle   le balancement tend à l’allonger : il se pro­
           et de faciliter la rotation de la masse dans le   duit une résultante de ces deux actions qui
           bloc, opérée par la rotation de la canne que le |
           verrier fait tourner entre ses mains (fig. 25).
           Le gamin fait couler un filet d’eau sur le col
           afin de le refroidir, de l’empêcher de s’a- '
           mincir pour qu’il ait la force de supporter
           le manchon. L’ouvrier continue alors à souf­
           fler, en appuyant le col sur la boule qu’il
           développe, et dont il arrête le grossissement
           quand il le juge convenable (fig. 26). 11






















                                                          Fig. 27. — Troisième forme du manchon.

                                                     allonge le manchon en lui donnant une
                                                    forme cylindrique (fig. 27).
                                                      Mais, pendant ces opérations, le verre s’est
                                                    refroidi et devient bientôt trop dur pour
                                                    obéir à l’ouvrier. Celui-ci va donc réchauffer
                Fig. 26. — Deuxième forme du manchon.  le manchon à l’ouvreau ; il le souffle encore
                                                    et le balance de nouveau, jusqu’à ce qu’il ait
          fait ensuite exécuter à sa canne un ou deux
                                                    atteint les dimensions voulues.
          moulinets, reporte la pièce à Youvreau, en
                                                      On obtient de cette manière un cylindre
          appuyant son outil sur un crochet fixé à la
                                                    terminé par deux calottes. Il s’agit mainte­
          paroi du four, et en le faisant toujours tour­
                                                    nant de faire disparaître ces deux calottes ter­
          ner.
                                                    minales. On y arrive, pour la calotte qui est à
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