Page 298 - Les merveilles de l'industrie T1

POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES. 293

l’acheter à prix d’or. Tcheou avait un caractère origi­ site à Thang qui avait la charge de Thai-tch’ang
nal. 11 se plaisait à porter lui-mème ses porcelaines (président des sacrifices), et lui demanda la permis­
d’un endroit à l’autre, chez les antiquaires dont il sion d’examiner à loisir un ancien trépied en porce­
connaissait le goût passionné. Les plus habiles con­ laine de Ting, qui était l’un des ornements de son
naisseurs y étaient pris. 11 avait le talent d'imiter (en cabinet. Avec la main, il en obtint la mesure exacte^
porcelaine) les trépieds, les cassolettes, les vases sa­ puis il prit l’empreinte des veines du trépied à
crés à figures d’animaux, à anses lanciformes, du l’aide d’un papier qu’il serra dans sa manche, et se
temps de Wen-wang. Ils approchaient tellement de rendit sur-le-champ à King-le-lchin. Six mois après,
la vérité, que nul n’en savait faire la différence. il revint et fit une visite au seigneur Thang. Il tira
De sorte qu’on ne regardait pas à mille onces d’argent alors de sa manche un trépied et lui dit : « Votre
(7,500 f.) pour en payer un seul. Aujourd’hui on en excellence possède un trépied-cassolette en porce­
parle encore avec admiration. 11 nous suffira de citer laine blanche de Ting, en voici un semblable que
un exemple de son habileté merveilleuse. je possède aussi..» Thang fut rempli d’étonnement.
« Un jour, il monta sur un bateau marchand de 11 le compara avec le trépied ancien, qu’il conservait
Kin-tchong et se rendit sur la rive droite du fleuve précieusement, et n’y trouva pas un cheveu de dif­
Kianp. Comme il passait à Pi-ling, il alla rendre vi­ férence. 11 y appliqua le pied et le couvercle du sien