Page 250 - Les merveilles de l'industrie T1
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POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES. 245
Fig. 193. — Majolique italienne du xvie siècle.
les plus reculés, mais qu’elles ne produisi verte d’un côté seulement d’une engobe
rent que de la poterie commune pendant les blanche, recevait des dessins tracés au man
dernières années de l’empire romain, et ne se ganèse, et dont certaines parties étaient
relevèrent que vers le xnc siècle, époque à remplies de cette couleur blanche, que la
laquelle il devint d’usage, comme nous l’a cuisson rendait étincelante comme de l’or.
vons dit, d’orner les murs des églises de plats C’est là la demi-majohque dont nous venons
ou bassins colorés (bacinî). Au xm siècle, de parler. Plus tard les mêmes couleurs fu
ajoute Passeri, on fabriquait à Pesaro une rent appliquées sur un émail d’étain, ce qui
poterie couverte d’un émail opaque et co constitua la majolique fine, et ce que l’on
loré. a longtemps, par erreur, nommé la porce
Depuis 1300, l’art décoratif fit de grands laine de Pesaro.
progrès sous les Malatesta, seigneurs de Pe- Nous donnerons comme spécimen des
«aro. On employait dans les manufactures de beaux produits de l’art italien une majoli
cette ville, un émail plombifère, nommé mar- que (fig. 193) David et Bethsabée, qui appar
zacotte. Rientôt on s’aperçut que cet émail tient à la riche collection de M. Marryat, et
plombifère, qui était tendre, s’altérait à Pair, qui est dessinée dans la traduction de son
en donnant à la faïence les reflets métalliques remarquable ouvrage sur les Poteries (1).
qui caractérisent la mezza majolica, ou demi-
majolique. (1) Histoire des poteries, fdiences et porcelaines, par
M. J. Marryat.traduit de l’anglais parle co-nte d’Armaillé
D’après Passeri, vers 1450, la terre, cou et Salvétat, 2 vol. in-80, Paris, 18C6.