Page 167 - Les merveilles de l'industrie T1
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162 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
M. Desor, dans son remarquable mémoire rouge, toujours mélangée de petits cailloux
siliceux, destinés sans doute à parer aux in
convénients d’une cuisson inégale et impar
faite. »
La figure 106 représente, d’après le mé
moire de M. Desor sur les Palafittes (1), un
vase provenant des habitations lacustres de
l’àge de la pierre. Ce vase, d’une faible di
mension, est rétréci par le bas, et il est muni
d’un rebord grossièrement frangé. 11 paraît
avoir servi à contenir des fruits ou des
graines alimentaires.
A l’époque de la pierre polie, qui marque
Fig. 106. — Vase de l’âge de pierre.
les débuts de la céramique, le tour à potier
sur les Palaftltes, ou habitations lacustres, n’était pas encore inventé. C’est ce que l’on
nous dit, en parlant des vases
de terre cuite trouvés dans les
lacs de la Suisse et apparte
nant à l’époque de la pierre
polie, que les vases de terre
cuite qui remontent à cette
période, étaient informes et
grossiers ; que c’étaient, pour
la plupart, de grands vases fa
çonnés à la main. On cui
sait simplement ces grossières
ébauches de l’art dupotier
dans des trous creusés en Fig. 108. — Fragment de vase de l'âge de bronze.
terre, que l’on remplissait de branchages.
reconnaît à l’inégalité des formes de ces va
ses. Le tour à potier, s’il eût été connu à
cette époque, n’aurait pu fournir les bosse
lures inégales, les reliefs capricieux qui ac
cusent la main nue et inexpérimentée de l’ou
vrier de ces temps barbares.
MM. Garigou et Filhol ont recueilli dans
les cavernes de l’Ariége, qui appartiennent à
l’âge de pierre, des restes de poteries gros
sières, en argile, munies d’anses, et de forme
tout à fait primitive. Parmi les fragments
de poteries trouvés par ces observateurs, il
en est un qui mesure 28 centimètres de
Fig. 107. — Fragment de vase de l’âge de bronze. hauteur, et qui a dû faire partie d’un vase
« La pâte de ces poteries est peu homo
(1) Les Palafittes, ou Constructions lacustres du lac de
gène, dit M. Desor, grise ou noire, jamais Neuchâtel, par L. Desor, in-8°. Paris, 1865.