Page 164 - Les merveilles de l'industrie T1

INDUSTRIE

DES POTERIES, DES FAÏENCES

ET DES PORCELAINES

CHAPITRE PREMIER En même temps que l’eau pour les usages
de la vie, et le poisson pour la nourriture,
les fleuves leur fournissaient de l’argile et
l’étude de l’art céramique est l’étude préparatoire
du limon. 11 suffit d’un premier essai heu­
DE LA CIVILISATION ET DES ARTS. — LA POTERIE AVANT
LES TEMPS HISTORIQUES. — FORMES DES POTERIES CHEZ reux, dans l'equel un morceau d’argile re­
L’HOMME PRIMITIF. — LA POTERIE A k’ÉPOQUE DU RENNE.
çut, par l’empreinte des doigts, une forme
— LA POTERIE A L’AGE DE PIERRE. — LA POTERIE A
l’époque du bronze et a l’époque du fer. creuse, pour conduire nos sauvages parents
à fabriquer des écuelles destinées à contenir
La fabrication des vases et des ustensiles des liquides. On fit d’abord durcir ces vases
en terre cuite fut un des premiers arts créés au soleil. Mais bientôt l’homme ayant fait la
par l’homme après son apparition sur la découverte du feu, l’une de ses premières
terre. Quand il fut parvenu à se fabriquer conquêtes dans la lutte qu’il était appelé à
des armes pour combattre les animaux fé­ soutenir contre la nature, les poteries fu­
roces ou pour se défendre contre leurs at­ rent cuites dans des foyers, au fond d’un
taques, quand il se fut procuré des abris trou creusé dans le sol. Enfin un dernier
contre l’intempérie des saisons, l’homme progrès apprit aux hommes à cuire avec plus
dut songer au moyen de conserver des li­ d’avantage encore les poteries, en les mé­
quides ou des substances solides pour son langeant avec des fragments de pailles de
repas du lendemain. Platon fait remarquer graminées.
que la poterie a dû être le premier des arts On peut donc dire, sans exagération, que
connus, parce qu’il n’est pas nécessaire de l’art de la poterie remonte à l’origine même
faire usage des métaux pour modeler et cuire de l’humanité. La céramique fut l’ébauche
des vases d’argile. de la civilisation. Il faut plus de soins, de ré­
Les travaux modernes concernant l’homme flexion et d’observations pour modeler un
primitif nous montrent, dans chaque con­ vase de terre, et le cuire au feu, que pour
trée , nos arrière-ancêtres réunis au bord tailler des haches de silex, que pour fa­
des fleuves, et abrités dans des cavernes ou çonner des bois, des os, des peaux ou des
à l’ombre des grands rochers. Ils trouvaient filaments, et en fabriquer des vêtements
là les conditions nécessaires à l’existence. ou des armes. En effet, ces derniers ma­