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118 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
très-mince épaisseur. Aussi est-il presque bleu saphir F oxyde de cobalt; — pour lebleu
toujours nécessaire de composer les verres céleste, le bioxyde de cuivre; — pour le vert-
colorés d’une lame de verre blanc, sur la émeraude, Foxyde de chrôme; — pour le vert-
quelle est étendue une mince lame de verre bouteille, l’oxyde de fer des battitures, le pro
coloré. C’est ce que l’on nomme les verres toxyde de cuivre ou le cuivre métallique; —
doubles ou doublés. Une des deux surfaces pour le rouge-pourpre, pour le jaune à reflets
seulement est revêtue de couleur, l’autre est verdâtres, le peroxyde cTuranium ; — pour le
de verre blanc. jaune-orange, le chlorure d'argent; — pour le
Pour faire le verre doublé, on opère, comme jaune commun, le verre d'antimoine;— pour
pour faire les vitres. Seulement l’ouvrier, le violet, le bioxyde de manganèse; — pour
après avoir pris sur sa canne une grosse le rose ou rouge commun, les sels d'or, ou
masse de verre blanc, et avoir roulé un peu \'oxyde de cuivre.
sur le marbre cette paraison, trempe la même Quand on veut obtenir une couleur com
paraison dans un second creuset, qui contient posée, on mélange plusieurs oxydes: c’est
du verre coloré, et il superpose ainsi une ainsi que le verre noir se produit à l’aide des
petite masse de verre coloré à la masse inco oxydes de manganèse, de fer et de cobalt mé
lore. Il souffle le tout, à la manière ordi langés à parties égales ; le verre couleur éme
naire ; en d’autres termes, il obtient un man raude, avec les oxydes d’uranium et de cui
chon, qui est ensuite fendu, et étalé à chaud, vre; le verre couleur d’herbe, avec un mé
de manière à faire une vitre plane. Tou lange d’oxyde de cobalt et d’oxyde de sulfure
tefois cette vitre n’est pas incolore, elle est d’antimoine.
doublée. Sur une lame épaisse de verre blanc, M. Péligot, dans ses Douze Leçons sur la
il y a une mince lame de verre coloré. verrerie, que nous avons déjà citées, donne le
Tels sont les verres doubles, dont les frag tableau des substances qui sont employées
ments servaient dans l’ancienne peinture sur pour produire la coloration du verre et du
verre, à composer des tableaux en mosaïque cristal. Nous empruntons à ce savant mé
de verre, et qui, de nos jours, servent à une moire les pages qui renferment cet exposé.
foule d’usages, et en particulier à la peinture
sur verre, car les verres colorés sont pris sou « B/eu. — Pour obtenir le verre bleu, dit M. Péli
vent comme fond, soit de l’ensemble du ta got, on ajoute au mélange vitrifiable 1 à 3 pour 100
d’oxyde de cobalt. L’addition de l’oxyde de manga
bleau, soit du fragment de verre qui doit être
nèse donne une nuance plus violacée.
peint. « Violet. — Cette couleur se produit avec 2 à 7
On fait même des verres triples eï quadruples, pour 100 d’oxyde de manganèse et 1 pour 100 d’oxyde
c’est-à-dire à trois et à quatre couches super de cobalt.
« Bleu céleste. — On ajoute 1 pour 100 de bioxyde de
posées, pour donner au tailleur decristal ou de
cuivre à du verre ou à du cristal riche en alcali. Si
verre la facilité d’enlever uneou deuxcouches le verre est très-siliceux, la couleur est verte.
de verre de couleur etde laisser apparaître une « Vert-émeraude. — Cette coloration est fournie
par 2 ou 3 dix-millièmes de sesquioxyde de chrome.
des couleurs. Quelquefois on interpose une
Cet oxyde n’est dissous par le verre qu’en très-petite
lame de verre d’albâtre entre deux lames de quantité.
verre colorées. On voit de quelles ressources « Vert-bouteille. —On se sert des battitures de f“r,
infinies dispose l’art intéressant qui nous dont on ajoute 4 à 5 pour 100 à la composition.
« Jaune. — 4 à 5 pour 100 d’oxysulfure d’an timoine
occupe. (verre d’antimoine) et 1 millième de pourpre de
Cassius, fournissent lejaune-topaze;on obtient aussi
Les principaux oxydes métalliques em cette nuance avec les peroxydes de fer et de manga
nèse ; si ce dernier oxyde prédomine, la teinte vire
ployés pour colorer le verre sont : pour le au brun violacé ; avec l’oxyde de fer employé en