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122                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE


              « Noirs. — Le même oxyde sert pour faire les   1  équivalent sesquioxyde de chrome vert.. 76 gr.
            noirs et les gris; on fait du gris en mettant la cou­  1  équivalent alumine hydratée : A12O,9HO. 135 gr.
            leur mince; on fait du noir en soutenant l’épaisseur.  on lave à l’eau bouillante pour extraire le chromate
              « Lorsqu’on précipite parle carbonate de soudeun   de potasse qui se forme aux dépens d’un peu de po­
            mélange de sels de protoxyde de fer et d’oxyde deco-   tasse retenue par l’hydrate d’alumine, ou conservé
            balt, et qu’on laisse l’oxydation du composé s’effec­  d’abord opiniâtrément par l’oxyde de chrome que
            tuer sous l’influence de l’air atmosphérique,on obtient
                                                      les eaux de lavage, même bouillantes, n’en débar­
            une combinaison des oxydes de fer et de cobalt qui,   rassent pas toujours complètement. Il y a là quelque
            suffisamment calcinée, fournit un oxyde noir de
            très-bonne qualité. Voici les doses que j’emploie.  chose d’analogue à ce que M. Chevreul a désigné
                                                      sous le nom de phénomènes de teinture.
              « On prend :
                                                        «Le vert bleuâtre s’oblient en suivant lamême mé­
              1  équivalent oxyde noir de cobalt.................  38 gr.  thode et d’après les mêmes principes; on prend :
              2  gr. fer métall. — 1 équival. d’oxyde Fe2O3. 56 gr.
                                                        1/2 équivalent sesquioxyde de chrome.........  3s gr.
              « On fait dissoudre séparément l’oxyde de cobalt
                                                        1   —     oxyde de cobalt....................... 38  gr.
            à chaud, le fer métallique à froid, l’un et l’autre   1   —   alumine — alumine hydratée. 135 gr.
            dans l’acide chlorhydrique, les deux dissolutions   On calcine et on lave à l’eau bouillante.
            sont étendues d’eau, filtrées et réunies ; on préci­
            pite le mélange par le carbonate de soude en léger   « Bruns. — Lorsqu’on combine ensemble le per-(
            excès, on lave à grande eau jusqu’à ce que tout   oxyde de fer et l’oxyde de zinc, en présence de quan­
            l’oxyde de fer ait passé à l’état de peroxyde de fer   tités plus ou moins considérables d’oxyde de cobalt,
            hydraté, entièrement jaunâtre ; on dessèche et on   ou d’oxyde de nickel, on obtient des oxydes bruns
            triture avec deux fois son poids de sel marin ; on   plus ou moins foncés, plus ou moins chauds, qui
            calcine dans un têt à rôtir, à une chaleur rouge som­  sont, dans la peinture sur verre, d’une très-grande;
            bre, on lave à l’eau bouillante et on fait sécher. En­  utilité. On prépare ainsi du brun rougeâtre, du brun
            fin quand l’eau de lavage n’enlève plus rien, on   de bois, du brun-sépia et du brun noirâtre.
            calcine de nouveau dans un creuset à une chaleur   « On prépare séparément, pour les réunirensuite,
            très-intense. L’oxyde ainsi formé est une combinai­  les dissolutions suivantes dans l’acide chlorhydri­
            son définie qui a pour formule : Fes03,CoO.  que :
              « Verts. — L’oxyde de chrome est la base des verts;
            on le combine avec l’alumine pour lui donner de la   2  équivalents de fer = 1 équivalent ses­
            transparence, avec l’oxyde de zinc pour le modifier   quioxyde de fer Fe’O’..........................  56 gr.
            en jaune, avec l’oxyde de cobalt et l’alumine pour   1 équivalent de zinc = 1 équivalent d’oxyde
            le transformer en vert bleuâtre.              de zinc ZnO........................................... 33 gr.
             « L’oxyde de chrome se prépare à l’état de ses­
                                                      auxquels on ajoute de l’oxyde de nickel ou de l’oxyde
            quioxyde pour les besoins de l’art de la vitrification,
            en enflammant ,un mélange d’une partie de soufre   de cobalt 2 grammes. On traite exactement comme il
            pour deux de bichromate de potasse. On place le   a été dit plus haut pour le noir, à cette exception
            mélange bien trituré dans un têt à rôtir, on fait au   toutefois, qu’on néglige la deuxième calcination.
            centre une petite cavité qu’on remplit de soufre en   L’oxyde lavé, qui a pour formule Fe’O* (LnO,CoO) ou
            fleurs, et auquel on met le feu. Leproduit de la com­  Fe8O’ (LnO,NiO), est d’un beau brun rougeâtre; si
            bustion au contact de l’air est de l’oxyde de chrome,   l’on a fait usage du nickel, le produit est d’un ton
            qu’on lave à l’eau bouillante ; il n’est point néces­  plus chaud.
                                                        « Le brun de bois et les autres bruns ne diffèrent
            saire d’agiter pour renouveler les surfaces du mé­
            lange incandescent; la combustion se propage d’elle-   que par la quantité d’oxyde de cobalt ou d’oxyde de
            même jusqu’au centre de la masse. L’oxyde de   nickel. Voici les dosages :
            chrome qui résulte de la réduction du chromate de
                                                                         Bois.  Sépia. Noirâtre.
            potasse est lavé, séché et calciné de nouveau, pour
                                                           Fer......................... 5<j  56   56
            éliminer un peu de soufre qui n’a pas été brûlé. Il   Zinc.......................  33  33   33
            est alors d’un très-beau vert.                 Oxyde (CoO,NiO;..   4  12   38
             « Cet oxyde est combiné avec l’alumine pour pré­
            parer un vert-jaune transparent : on prend de l’alu­  « Ce dernier a pour formule Fe2O3,ZnO,CoO.
            mine hydratée ; quand on précipite en présence de   « Dans ces préparations, la nuance brune est
            beaucoup l’eau par l’ammoniaque caustique de   maintenue par la présence de l’oxyde de zinc ; en
            l’alun ammoniacal ou potassique, on obtient un   effet, on obtient avec le fer seul et le zinc le ton
            hydrate d'alumine à 62 p. 100 d’eau. C’est à cet hy­  qu’on nomme brun-jaune.
            drate que j’emprunte l'alumine; je prends, pour le   « Ces oxydes exigent, pour leur préparation , du
            calciner après porphyrisation :           temps et des soins minutieux qui élèvent leur prix
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