Page 128 - Les merveilles de l'industrie T1

LE VERRE ET LE CRISTAL. 123

de revient au de là de ce qu’il convient à la pein­ ' qui reste au fond du creuset possède une magnifique
ture courante. Aussi se borne-t-on généralement, et nuance outremer qu’on peut rendre turquoise en
surtout pour modeler les surfaces obtenues par les : ajoutant au mélange une petite quantité d’hydrate
verres teints dans la masse, à l’emplir de brun de d’oxyde de chrome. L’aluminate de cobalt ainsi
fer pur. formé correspond à la formule Al’03,CoO.
« Lorsqu’on calcine la couperose à un feu assez « Dépoli. — Pour terminer ce que nous avons à
violent, on sait qu’il reste un oxyde de fer violâtre; dire au sujet des oxydes, nous indiquerons la nature
ce corps n’a plus de transparence, et, mêlé sur le ! du dépoli dont je me suis servi, tant que j’ai pré­
verre à du fondant, il adhère en faisant l’office d’un paré des couleurs pour verre. Le dépoli se fait avec
corps opaque; il est noir par transparence et sert à du biscuit de porcelaine dure, finement broyé ; le
faire les ombres des draperies et des chairs. fondant qu’on ajoute pour le faire adhérer à la sur­
« Rouges. — Les carnations s’obtiennent au moyen face du verre le dissémine sur la feuille diaphane, et
du colcotar calciné seulement avec précaution en interposant entre l’œil et la lumière un corps à
présence de quantités variables d’alun ou de sulfate peine transparent, ce fondant communique une
d’alumine qui lui communique une certaine trans­ sorte de teinte sourde qui remplit le but proposé.
lucidité. Cette couleur est l’une des plus délicates « On triture :
de celles qui composent la palette du peintre-ver­
rier. Porcelaine pilée............................... 300 gr.
Fondant n° 1 ou n° 2..................... 200 gr.
« Couleur d’or. — Le précipité pourpre de Cassius
sert à obtenir, tout comme dans la fabrication des on étend au putois sur la face du verre qui n’a pas
couleurs de porcelaine, les couleurs dites carmins, reçu de peinture.
pourpre et violet. « Couleurs faites. — Lorsqu’on a, d’une part, les
« Pour préparer le pourpre de Cassius d’une manière i fondants fondus et pilés, d’autre part les oxydes dans
certaine, on prend 144" d’acide chlorhydrique et l’état de pureté que nous venops d’indiquer, rien
72" d’acide nitrique. On les mêle ensemble ; on pèse
n’est plus facile que de préparer la couleur ; la pres­
dix fois 2 grammes d’étain pur laminé qu’on met en cription est des plus simples, il suffit de broyer sur
réserve pour les faire dissoudre dans l’eau régale la glace avec un grand soin :
précédemment indiquée. Pour cela, 120" d’eau ré­
gale sont répartis dans 10 petites bouteilles, 12" dans Fondant n° 1 ou n° 2..................... 25 gr.
chacune;on étend d’un demi-gramme d’eau froide Oxyde....................... 10 gr. •
pour modérer l’action, et on ajoute par petites frac­
tions l’étain métallique qu’on a fait laminer pour On obtient ainsi la couleur toute prête à peindre.
l’avoir plus facilement soluble. Ce qui reste d’eau On verra ressortir la simplicité de ces dosages, en
régale est versé sur 3’r,2 d’or pur, et quand la étudiant comparativement l’ouvrage de Levieil, que
dissolution est complète, on étend d’assez d’eau j’ai déjà cité, et le Manuel du peintre sur verre,
pour former 500"; 50" de cette dissolution sont auquel je renverrai surtout pourlapartie descriptive
étendus de 14 litres d’eau précipités successivement de la mise en plomb.
par chaque dissolution d’étain. Les précipités sont « Les couleurs d’or nécessitent un peu plus de
mêlés, lavés à l’eau bouillante, et réunis cinq par soins et de plus grandes précautions.
cinq sur des filtres pour qu’ils se ressuient. Quand le « Quand on veut faire du carmin ou du pourpre,
pourpre est suffisamment raffermi, on étend le filtre on prend l’oxyde que nous avons appris à préparer
sur une glace, le pourpre en contact direct avec le sous le nom de précipité de Cassius, et on le broie
verre; on essore sur l’enversavecun linge absorbant, sur la glace avec le fondant dont j’ai donné la com­
et, ramassant le précipité pâteux avec un couteau position. On essaye le mélange; si le ton est bon,
à palette, on le place dans un vase, et on le recou­ on le conserve ; si la couleur est trop jaune, c’est à
vre d’eau pourle conserver humide jusqu’au moment l’excès d’argent qu’il faut attribuer cet excès de
où l’on veut le transformer en couleur. On y ajoute jaune; si le ton est trop pâle, on ajoute de l’oxyde ;
alors du fondant et la quantité voulue de chlorure s’il ne brille pas, on augmente la dose de fondant.
d’argent. « Pour préparer le violet, on se sert du même pré­
« Rleu. — Le plus beau bleu d’application qu’on cipité de Cassius, mais on ne met pas d’argent, et on
puisse faire pour peindre le verre est tiré du cobalt : remplace le fondant de pourpre par le fondant
c’est de l’aluminate de cobalt. Rien n’est plus facile n° 1.»
que de le préparer; on fait dissoudre à l’état de
nitrate : Les couleurs, préalablement mélangées
1 équivalent carbonate de cobalt.............. C0 avec leur fondant, étant appliquées sur les
1 — alumine hydratée de 180 à 135
fragments de verre, il reste à fixer ces couleurs
on évapore à siccité et on calcine. Le résidu bleu d’une manière indestructible. Nous avons

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