Page 507 - Les fables de Lafontaine

LEXIQUE 505
(Une chose) ne va point sans, ne ailés, apparentés aux colombes, oi­
se passe point de, s’accompagne tou­ seaux de Vénus. Le colombier des
jours de. Amours, les charmes ou les appas
des Belles.
Alliance. Mariage qui allie deux
familles. Suivre l'Amour, se marier.
Par amour singulière, par une ami­
Altérer. Troubler, gâter. S'altérer, tié toute personnelle.
perdre de sa valeur. Ce mot est beau­
coup plus fort qu’au jourd’hui. Amphitrite. Femme de Neptune,
Amadouer (de amadou, ami, eu déesse de la mer. Par métonymie,
provençal). Rendre ami, caresser, ca­ la mer.
Les brebis élevées sur le bord de
joler. la mer, dans les prés salés, sont parti­
Amalthée. Jupiter enfant, ayant culièrement appréciées.
été soustrait à la voracité de son père
Saturne, fut élevé dans l’île de Crète Amuser. 1. Arrêter l’attention,
et nourri secrètement du lait de la occuper, distraire. Amuser votre esprit,
chèvre Amalthée. Une des cornes de retenir votre attention.
cette chèvre devint la corne d’abon­ 2. Tromper, détourner habilement
dance. l’attention (V, 19, 10, etc.).
Amant, i. Amateur. 2. Amoureux. S'amuser, s’attarder.
3. Prétendant, en style précieux. {Amuser est un composé de muser,
qui, étymologiquement, signifie : res­
Amasser, ramasser.
ter le museau en l’air, d’où : perdre
Amazones. Femmes guerrières que son temps).
la légende situe sur les rives du Pont-
Fuxin et fait figurer à la guerre de Anier. Conducteur d’ânes. Cf. Mu­
Troie. Au figuré, femmes vigoureuses, letier, chamelier, etc.
batailleuses. Antique. Antérieur ; qu’on avait
Ambigu, équivoque, qui peut s’in­ autrefois.
terpréter en deux sens différents.
Août. L'août est la moisson. C’est
Ame. Souffle. L'âme lui revient, le le moment de la « soudure » ; c’est
souffle lui revint. pourquoi la cigale s’engage à payer
Amorce (à mordre). Appât qui avant l'août. Labourer aussitôt l'août,
attire dans une direction. c’est-à-dire aussitôt après la moisson,
prouve l’ardeur au travail du culti­
Amour. Féminin en ancien fran­ vateur qui pourra, ainsi, donner plu­
çais, ce mot a été déclaré masculin sieurs façons à la terre.
par les humanistes du xvie siècle, à
cause du latin A mor. D’où flottement. Apanage. Au sens étymologique :
Au xvne siècle, le genre est incertain ce qui procure le pain (a-pan-age). E)n
au singulier, féminin au pluriel. terme de droit féodal : le bien donné
Dans le lyrisme courtois du moyen à un héritier pour lui permettre de
âge, Amour est une divinité ; La Fon­ vivre. Au figuré : ensemble de choses
taine suit cette tradition, ainsi que attachées à une autre.
les précieux. Apocryphe. (Documents, faits his­
Dans l’antiquité, l’Amour, Eros en toriques) inventés, faux.
grec, Cupidon en latin, est un dieu,
fils de Vénus, représenté comme un Apollon. Dieu du soleil, de la poé­
enfant aveugle, armé d’un arc et sie, etc. C’était aussi un dieu pro­
lançant ses flèches au hasard. On le phète; son oracle de Delphes était
représente aussi comme un beau jeune l’un des plus célèbres de l’antiquité.
homme, époux de Psyché. Il est le Ftant le soleil, il voyait tout de fort
tyran des dieux, des hommes et de loin et ses rayons atteignaient toutes
toute créature vivante. choses et pouvaient tuer subitement
Les Amours, en style d’allégorie ses ennemis. Ses cheveux sont blonds,
mythologique, sont de petits génies comme les rayons du soleil ; et il est