Page 486 - Les fables de Lafontaine

4&4 YABEES. — 1AVRE ’DO’U’Z’VÈ.NW.
Qui ne se plaindrait (à-dessus *?
Hélas! j’ai beau crier et me rendre incommode :
L’ingratitude et les abus 4 25
N’en seront pas moins à la mode.
Exercice complémentaire. — Exprimez les plaintes de la Forêt
contre l’ingrat fiücheron.

17. — LE RENARD, LE LOUP ET LE CHEVAL

Source. — Mathurin Régnier, Satire III, vers 216 et suivants.
Intérêt. — Fable didactique, dans le genre de la fable ornée.
La comparaison avec Régnier montre avec quel art La Fontaine
corrige son modèle dans le sens du naturel et de la vérité.
Un Renard jeune encor *, quoique des plus madrés,
Vit le premier cheval qu’il eût vu de sa vie.
Il dit à certain * Loup, franc * novice : « Accourez
Un animal paît dans nos prés,
Beau, grand ; j’en ai la vue encor * toute ravie. 5
— Est-il plus fort que nous ? dit le Loup en riant.
Fais-moi son portrait, je te prie.
— Si j’étais quelque peintre ou quelque étudiant *,
Repartit le Renard, j’avancerais la joie1
Que vous aurez en le voyant. 10
Mais venez. Que * sait-on ? peut-être est-ce une proie
Que la Fortune • nous envoie. »
Ils vont. Et le Cheval, qu’à l’herbe on avait mis *,
Assez peu curieux * de semblables amis,
Fut presque sur le point d’enfiler la venelle *. 15
« Seigneur *, dit le Renard, vos humbles serviteurs *
Apprendraient volontiers comment on vous appelle. »
Le Cheval, qui n’était2 dépourvu de cervelle,
Leur dit : « Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs ;
Mon cordonnier l’a mis autour de ma semelle. » 20
4. Pour : les abus de l’ingratitude. Hendiadyn, 23, u.
1. Je vous ferais ressentir d’avance, par ma description, la joie... —
2. Négation, 29, k.