Page 480 - Les fables de Lafontaine
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478         FABLES. — LIVRE DOUZIÈME
         Et les juges d’enfer2, enfin toute la bande.
         Elle représenta * l’énormité du cas *.
         Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas 3.
         Nulle peine n’était, pour ce crime, assez grande.   25
         Le dommage devait être aussi réparé.
                Quand on eut bien considéré
         L’intérêt du public, celui de la partie *,
         Le résultat enfin de la suprême cour 4,
                Fut de condamner la Folie               30
                A servir de guide à l’Amour.

          Exercice complémentaire. — Quel est le sens de l’allégorie qui
         représente l’Amour comme un aveugle, guidé par la Folie? qu’en
         pensez-vous?



                 15.  — LE CORBEAU, LA GAZELLE,
                     LA TORTUE ET LE RAT

                     A Madame de La Sablière

          Source. — Pilpay.
          Intérêt. — Délicieux chef-d’œuvre sentimental, à la gloire
         de l’amitié, comme les Deux Amis (VIII, XI) et les Deux Pigeons
         (IX, 2). Mais La Fontaine élargit ici son sujet à l’extrême et esquisse
         une petite épopée de l’Amitié, comme il l’indique dans la conclu­
         sion. Aussi l’ample prologue à l’amie par excellence, Mme de La
         Sablière, ne paraît-il pas surcharger cette œuvrette.
          On peut faire un rapprochement curieux entre le Temple à
        Ms, décrit dans le prologue, et les temples allégoriques des grands
         rhétoriqueurs, par exemple le Temple de Cupido, de Marot. Voir
        au Lexique, le mot Temple *.
            Je vous gardais un temple * dans mes vers,
            Il n’eût fini qu’avecque * l’univers.

          2. Voir Minos. — 3. Style indirect, 29, z. ■— 4. Brachylogie, 23, i.
         Comprenez : le résultat de la délibération de la cour suprême.
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