Page 444 - Les fables de Lafontaine
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440 FABLES. — LIVRE ONZIÈME
Dans les emplois de Mars * servant la république *,
Par un coup imprévu vit ses jours emportés.
Le troisième tomba d’un arbre
Que lui-même il voulut enter.
Et, pleurés du Vieillard, il 6 grava sur leur marbre 35
Ce que je viens de raconter.
Exercice complémentaire. — Décrivez la maison et la façon de-
vivre du Vieillard.
9. — LES SOURIS ET LE CHAT-HUANT
Source. — Bernier, Abrégé de la philosophie de Gassendi.
Intérêt. — Cette fable est une addition au Discours à de
La Sablière, complété par le Discours à La Rochefoucauld; La
Fontaine achève ainsi sa galerie d’exemples où les animaux appa
raissent aussi « sages » que l’homme et où l’homme apparaît aussi
fou que les animaux, ce qui revient au même.
Il ne faut jamais dire aux gens :
Ecoutez un bon mot, oyez1 une merveille!
Savez-vous si les écoutants *
En feront une estime à la vôtre pareille?
Voici pourtant un cas * qui peut être excepté, 5
Je le maintiens prodige, et tel que, d’une fable,
Il a l’air et les traits, encor * que véritable3.
On abattit un pin pour son antiquité,
Vieux palais d’un hibou *, triste et sombre retraite
De l’oiseau qu’Atropos * prend pour son interprète *. 10
Dans son tronc caverneux et miné par le temps,
Logeaient, entre autres habitants,
5. Accord, 29, a.
1. Impératif du verbe ouïr: entendez! ... 2. Encore (qu'il soit) véri
table ; ellipse, 23. m. Les vers 1-7 forment un prologue.