Page 21 - Le jardin potager biologique
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QUELQUES NOTIONS D’AGRONOMIE BIOLOGIQUE 19
de préférence, sinon exclusivement, aux plantes malades ou
affaiblies. On pourrait croire que lorsque les parasites n’ont
plus de plantes malades à dévorer, ils se rabattent sur les
plantes saines, mais il n’en est rien ; lorsqu’ils ne trouvent
plus la nourriture qui leur convient, ils arrêtent tout simple
ment de se reproduire.
Il est fréquent d’observer que les doryphores dévorent allè
grement les pommes de terre fertilisées chimiquement et ne
touchent pas à des pommes de terre « biologiques » situées à
quelques mètres de là. Un jardinier amateur de ma connais
sance, pratiquant le jardinage « chimique », en fit involon
tairement l’expérience : ayant laissé le gazon ramassé sur sa
pelouse séjourner assez longtemps en tas, dans un coin de
son potager, ce coin se trouva englobé, l’année suivante, dans
un carré de pommes de terre. Toutes ses pommes de terre
furent envahies par les doryphores à l’exception de celles
cultivées sur l’emplacement où le gazon avait été entreposé.
Il avait tout simplement fait à cet emplacement du jardinage
biologique, sous la forme d’un compostage en surface.
Cela ne veut pas dire que tous les problèmes de parasitisme
disparaissent comme par enchantement. Il y a encore des
attaques parasitaires, surtout les premières années, mais elles
diminuent très rapidement et on en vient facilement à bout
avec quelques traitements non toxiques, sur lesquels nous
reviendrons au chapitre g.
4. Les trois piliers de l’agriculture et du jardinage biolo
giques : fertilisation, travail du sol et rotation des
cultures.
On ne peut faire du bon jardinage biologique que si les
trois piliers sont solides : si l’un d’eux est négligé, tout l’édifice
est branlant.
• La fertilisation a pour but de nourrir non pas directement
la plante, comme le font les engrais chimiques, mais les êtres
vivant dans le sol, et particulièrement les microorganismes.
Cette nourriture doit être :
— abondante mais sans excès ;