Page 19 - Le jardin potager biologique
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QUELQUES NOTIONS D’AGRONOMIE BIOLOGIQUE      >7

            • Le climat.
            Chaque espèce végétale est plus particulièrement adaptée
          à un climat. Certaines ont des exigences climatiques très
          strictes, d’autres ont des facultés d’adaptation plus grandes.
          De toute manière, une plante cultivée hors de sa zone clima­
          tique normale se développera moins bien et sera plus sensible
          au parasitisme que la même plante cultivée sous son climat
          habituel. Il est, par exemple, beaucoup plus difficile de lutter
          contre le ver de la pomme (ou carpocapse) dans le midi de la
          France que dans les régions plus septentrionales. A l’inverse,
          les tomates sont plus sensibles au mildiou dans un climat
          humide que dans un climat sec. Le facteur climatique est
          particulièrement important pour le choix des variétés ; avant
          de rechercher la variété la plus productive ou la plus hâtive,
          il faut rechercher celle qui est la mieux adaptée au climat
          dans lequel on se trouve.
            On peut certes modifier certains éléments du climat : la
          pluviométrie par l’arrosage, la température par la culture sous
          serres ou sous châssis.
            Nous verrons plus loin que l’arrosage peut être la meilleure
          ou la pire des choses, selon la manière dont on s’y prend.
            Quant à la culture sous serres ou sous châssis, est-elle
          conforme à l’esprit du jardinage biologique ? Certains le
          contestent, disant qu’il s’agit d’une artificialisation du milieu.
          Il est vrai que dès que l’on fait intervenir un moyen de chauf­
          fage — fût-il naturel, comme le fumier de cheval — et que
          l’on enferme les plantes dans un abri de verre ou de plastique,
          on s’éloigne des conditions naturelles. Mais je pense que la
          plante est meilleur juge que nous : si elle n’en souffre pas, si
          sa résistance aux parasites n’est pas amoindrie, c’est que ce
          mode de culture lui convient, et on peut l’accepter. L’expé­
          rience montre que l’on peut très bien faire de la culture bio­
          logique sous châssis et même sous serres. Mais, bien entendu,
          cela doit rester un mode de production transitoire et annexe,
          pour le démarrage au printemps des légumes sensibles au
          froid, ou pour quelques cultures secondaires (aubergines,
          piments, melons, etc.).
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