Page 63 - Vincent_Delavouet
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Barbara, le long de l’Océan Pacifique, et revins à mon point
             de départ de Stockton, sans autre incident digne de remarque.
               J’eus la chance de revendre au même juif, pour un prix
             raisonnable, chevaux et voiture et repartis par chemin de fer
              à Los Angèles, ville assez importante, de 175.000 habitants,
             Mexicains et Allemands en majorité, que j’avais repérée à la
             Noël précédente, et qui m’avait plu par sa situation et son
             climat. Deux grandes lignes de chemin de fer y passaient, des
             puits à pétrole étaient en exploitation ; bref, vers l’été de
              1898, j’y ouvris un magasin dans le centre de la ville, près
             d’une gare, que j’approvisionnai de quincaillerie et de bijou­
             terie et j’y demeurai près de deux ans. Aucun incident
             notable pendant ces deux années. La vie même me semblait
              monotone et cette existence paisible pesait à mon activité
             habituelle. Puis j’avais l’intention d’aller en France voir cette
             fameuse Exposition de 1900, en compagnie de cet excellent
             camarade Cécillon, dont j’ai parlé plus haut. C’est pourquoi
             je vendis mon magasin vers le commencement de 1990.
               Un fait curieux, dont le souvenir me revient actuellement,
             est la façon dont on comprenait l’élevage des poules dans les
             environs de Los Angèles. Des villages et villes environnantes
             se livraient à une sélection tellement bien comprise, que les
             habitants vivaient exclusivement du produit de la vente des
             œufs, qui étaient expédiés de là, dans presque tous les Etats-
             Unis.




                                 Chapitre XX

                                « L’Eldorado »

                                                     Mars 1900.
               Comme je n’avais pas reçu de nouvelles depuis quelque
             temps de mon camarade Cécillon, avec lequel nous devions
             aller en France à l’Exposition, et que différentes lettres
             m’étaient revenues sans l’avoir rencontré, je fis à ce moment
             une enquête sérieuse auprès d’amis communs et j’appris,
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