Page 63 - Decrets mars
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      agi  ad111inistrativement  dans  l'exéwtion  des  décrets,  que  le
      tribunal  n'a doue  pas  à les  juger.  Il  demande  une  déclaration
      d'incompétence.
       M.  Bordeaux  riposte.  M.  Jacquier  prononce  dans sa  réplique
      un  mot que M.  Oescotes  relève avec  un  entrain et uue présence
      d'esprit admirables.
       La séance est levée il  7 heures 25  du  soir.
       Le  prononcé du  j 11gement  eut lie11  il  l'audience <ln  8 décem-
      bre.  En  voici  la  teneur :
        cc  Le  Trib1111al,  jugeant  en  reféré,  v11  les  assignations  en
      reféré  des  16 et 22 110\'embre  dernier,  l'acte  d'intervention de
      l\fo11sie11r  le  Préfet du  département  de  la  Haute-Sarnie,  et  le
      ùéclinatoire  déposé en  son  nom  par  Monsieur  le  Procureur de
      la  république de  Thonon ;
        « Sur la  demande en  mainlevée  de:-.  scellés  apposés  sur  la
      chapelle dépendant du  Couvent de  Coucise;
        c<  Attendu  que  la  loi  du  '18  germinal au X interdit l'établisse-
      ment de  chapelles  11011  destinées au culte public sans l'autorisa-
      tion  expresse du  gouvernement;
        « Que  l'article 8 du  décret  du  22  décembre  1822  attribue
      au  Prélet  le  drnit  de  faire  fermer  les  dites  chapelles  dans
      lesquelles  le  culte  serait exercé sans autorisatiou  ;
        • Alteudu  que  la  fermeture  d'une  chapelle  opél'ée  en  con-


      ces  acles  rentreraient  sous  l'empire  de  la législalion  comwnne à
      tous les citoyens.
       Quant au  choix de  votre  résidence  commune,  c'est à  votre  pru-
      dence  qu'il  appartient de  le  désigner,  et  c'est  à  l'autorité  locale
      lJU'appartiendra ensuite le  soin  de  veiller à ce  que  vous  jo1tissiez
      de  toute la s11curité  qne tes  lois garantissent à,  tous  les  français
      sans distinction de  croyance 11,i de  profession.
                                  Le  Pair de France,
                           Ministre de l'Intérieur et des Cultes,
                                    Cte  d'ARGOUT.
       Ce  curieux document est la réponse directe à l'objection soulevée
      par l'avocat de  l'administration que les gouvernements  postérieurs
      à la loi du  3 Messidor,  an XlII,  n'avaient  pas  cessé de  l'appliquer
      aux corporations religieuses.
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